Emmanuel Macron a demandé le 19 août aux Français d'« accepter de payer le prix » de leur « liberté », en référence aux possibles conséquences pour la France du conflit russo-ukrainien, notamment sur le volet énergétique.
A l'occasion du 78e anniversaire de la libération de Bormes-les-Mimosas, dans le Var, Emmanuel Macron a appelé les Français à « regarder en face le temps qui vient », en référence aux possibles conséquences pour la France du conflit russo-ukrainien, notamment sur le volet énergétique. « Je pense à notre peuple auquel il faudra de la force d'âme pour [...] accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs », a-t-il notamment déclaré, encourageant ainsi les Français à accepter une situation en partie liée aux mesures occidentales antirusses adoptées ces derniers mois par Paris.
Dans les faits, les propos d'Emmanuel Macron font écho au risque d'une pénurie de gaz naturel qui plane en Europe, en raison notamment de certaines annonces russes concernant des suspensions d'approvisionnement. Ainsi que le rapporte l'AFP, le géant pétrolier Gazprom a en effet annoncé le 19 août une interruption de ses livraisons à l'Europe durant trois jours, pour des raisons de « maintenance ». Pour rappel, l'entreprise russe avait déjà alerté début août sur le fait que les sanctions occidentales perturberaient le bon fonctionnement du gazoduc Nord Stream 1, alors que c'est à travers celui-ci qu'est actuellement acheminé le gaz russe en Europe, tandis que Nord Stream 2 a vu son autorisation de fonctionnement suspendue avant le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine.
En tout état de cause, l'appel du président français a fait réagir plusieurs personnalités politiques. Il a par exemple rapidement été salué au sein du parti présidentiel, à l'instar de l'eurodéputée Nathalie Loiseau qui a félicité Emmanuel Macron pour « parler aux Français le langage de la vérité et celui des valeurs ». « Une déclaration courageuse », a pour sa part commenté le député MoDem Frédéric Petit. Mais, simultanément, les propos du locataire de l'Elysée ont provoqué de vives critiques visant la politique française sur le dossier ukrainien.
« Macron évoque "la guerre qui tonne à nos portes" et nous appelle à "accepter de payer le prix de la liberté" : de quel droit ce petit chef avide de guerre décide-t-il, sans consulter le parlement, de nous entraîner dans ce conflit ! », a par exemple fustigé l'eurodéputé Gilbert Collard, président d'honneur de Reconquête.
« Etape de plus dans l’escalade très personnelle mais dangereuse pour tous les Français d’un président va-t-en-guerre incontrôlé. Et dire que le Parlement avec son pouvoir de contrôle a exceptionnellement été autorisé à ne reprendre ses travaux qu’en octobre ?!! », a réagi sur Twitter l'ancien maire de Rambouillet, le démocrate-chrétien Jean-Frédéric Poisson.
Xavier Dupret, économiste et Ahmad Rami, Directeur de "Radio Islam" interviennent sur le sujet.