Une visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, pourrait entraîner un risque de conflit sans précédent entre l'Armée populaire de libération de Pékin et les forces américaines, ont averti des analystes chinois de la défense. Les experts militaires ont déclaré que Pékin – qui a menacé de « prendre des mesures résolues et énergiques » si Pelosi insiste pour poursuivre son voyage à Taiwan – ferait tout pour empêcher son débarquement sur l'île, en déployant des moyens diplomatiques, économiques et même militaires. Concernant ce dernier point certains estiment que cette visite en dépit de toute apparence est une très bonne occasion pour mettre les points i d'essayer d'introduire une petite dose de bataille asymetrique dans le détroit de Taiwan cherchant à en faire, ne serait-ce que pendant cette visite un détroit d'Hormuz bis où l'US Navy demande la permission de l'Iran à chacun de ses passage. Une zone no fly au dessus de Taïwan en verrouillant les radars de puissantes HW-9 chinois sur l'avion de Pélosi ou en envoyant au dessus de l'île des suppression électroniques?
Mentionnant la question pour la première fois, le ministère chinois de la Défense a déclaré que l'APL considérait la visite prévue de Pelosi comme une décision de "soutenir l'indépendance de Taïwan" et ne "fermerait pas les yeux". «En tant que chef n ° 3 de l'administration américaine, si Pelosi insiste pour venir à Taiwan … cela causera inévitablement des dommages extrêmement graves aux liens entre les gouvernements chinois et américain, ainsi qu'aux deux armées, entraînant une nouvelle escalade des tensions dans le détroit de Taïwan », a déclaré mardi le porte-parole du ministère, Tan Kefei.
"L'armée chinoise ne fermera pas les yeux et répondra en prenant des mesures énergiques pour contrecarrer toute ingérence extérieure et les tentatives sécessionnistes" d'indépendance de Taiwan ", pour défendre résolument la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale", a déclaré Tan.
Pékin considère Taïwan autonome comme une province renégat et n'a jamais renoncé à l'usage de la force pour la ramener dans le giron, intensifiant plutôt la pression ces dernières années avec des exercices navals intensifs et des sorties d'avions de chasse autour d'elle. Les remarques fortes de Tan ont fait écho aux avertissements du ministère chinois des Affaires étrangères la semaine dernière, lorsque le porte-parole Zhao Lijian a déclaré que les États-Unis "supporteraient toutes les conséquences" et feraient face à des "mesures énergiques" de Pékin si Pelosi persistait dans sa tournée à Taiwan.
L'expert naval basé à Pékin, Li Jie, a souligné le risque d'un véritable conflit armé."Le projet de Pelosi de se rendre à Taïwan augmente le risque de conflit militaire entre l'APL et l'armée américaine sur la question de Taïwan, car la Chine [continentale] d'aujourd'hui est si différente de celle du milieu des années 1990", a déclaré Li, faisant référence au Troisième crise du détroit de Taiwan lorsque Washington a déployé deux groupes de frappe de porte-avions dans la région dans le but d'empêcher l'APL de transformer ses tests de missiles en une véritable invasion de Taiwan.
"L'armée américaine a affirmé qu'elle pourrait envoyer des porte-avions pour escorter Pelosi si nécessaire, mais l'APL d'aujourd'hui possède deux porte-avions actifs, il est trop risqué pour les deux parties de déployer les navires géants sur la voie navigable." Le rétrécissement de l'écart technologique militaire entre Pékin et les États-Unis pourraient placer dans de beaux draps ces derniers, les Chinois étant moins tolérants face aux provocations et aux défis lancés par les Américains, a déclaré Ni Lexiong, professeur à l'Université de science politique et de droit de Shanghai.
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"Pékin a d'énormes moyens pour pousser Pelosi à renoncer à son plan", a déclaré l'expert en sciences politiques. "En termes d'options militaires, par exemple, l'APL pourrait annoncer une zone d'exclusion aérienne et une zone de navigation restreinte pour les exercices militaires près du détroit de Taiwan, obligeant l'avion de Pelosi à faire un détour si elle insiste pour se rendre à Taiwan." Ni a déclaré que d'autres mesures militaires pourraient inclure la possibilité "d'attaquer les îles Pratas ", le groupe d'îlots de la mer de Chine méridionale également connu sous le nom de Dongsha et contrôlé par Taipei. Le cluster se trouve à environ 300 km (186 miles) du Southern Theatre Command de l'APL, mais à plus de 400 km de la base navale de Kaohsiung, la plus au sud de Taïwan. Zhou Chenming, un chercheur du groupe de réflexion sur les sciences et technologies militaires Yuan Wang à Pékin, a déclaré que l'APL estimait qu'elle n'avait "pas été respectée" par Washington au cours des derniers mois, malgré le signalement des risques posés par une telle visite. "L'APL est très en colère à cause du sentiment de manque de respect de ses homologues américains après des mois d'efforts pour tenter d'empêcher le voyage de Pelosi à Taiwan", a déclaré Zhou.
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Pelosi avait précédemment annulé ses plans de visite en avril après avoir été testé positif au Covid-19.
Comme la visite de Pelosi pourrait coïncider avec l'anniversaire de l'APL le 1er août, l'armée chinoise est susceptible d'organiser des exercices militaires près de Taïwan à ce moment-là, avec davantage de navires de guerre et d'avions déployés, a déclaré une source militaire. "L'APL peut mobiliser un certain nombre de navires de guerre et d'avions pour patrouiller à la fois dans le détroit de Taiwan et sur les côtes orientales [de Taiwan], car l'armée américaine pourrait faire en sorte que Pelosi débarque sur l'île sur un navire de guerre au départ de la base navale américaine de [Japan's]. ] Okinawa », a déclaré la source sous couvert d'anonymat. Ni, cependant, a déclaré que la puissance militaire était toujours la dernière étape et que Pékin préférerait utiliser des moyens diplomatiques pour convaincre les États-Unis de demander à Pelosi d'annuler sa tournée. "Par exemple, Pékin pourrait jouer la carte de la Russie, en vendant quelque chose que les États-Unis n'aiment pas, car la Chine refuse toujours de suivre les sanctions internationales suite à l'invasion de l'Ukraine par Moscou", a ajouté Ni.
