L'Iran se passe des normalisateurs pour aller s'ancrer définitivement en Asie centrale? Très mauvaise nouvelle pour l'axe Abrahamique. L’analyste israélien, Seth J. Frantzman, écrit que « l'Iran a cherché à faire de la sensibilisation et à accroître son partenariat avec ses voisins orientaux au cours de la dernière décennie. Cela a été clair dans la participation de l'Iran à des forums tels que l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS). L'Iran surveille de près cette organisation, ainsi que la réunion de 2019 à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan, lorsque les Tadjiks ont accueilli la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) ».
Selon l’auteur, ces types de forums rassemblent une variété de puissances qui sont en dehors de l'orbite d'influence des États-Unis. Cela signifie que l'Iran pense qu'il peut prospérer en travaillant avec la Chine, la Russie, la Turquie et d'autres États.
L'Iran a établi une nouvelle usine de drones au Tadjikistan et a également recherché des partenariats en Azerbaïdjan et au Turkménistan. Maintenant, il mise davantage sur de nouveaux partenariats. Un récent article de presse a fait valoir que l'Iran avait atteint un nouveau point culminant dans ses relations avec l'Asie centrale. Ceci est basé sur des déclarations du ministère iranien des Affaires étrangères.
Ces derniers mois, le développement des relations de l'Iran avec les pays d'Asie centrale a atteint son apogée. La visite au Turkménistan fait preuve de la "profondeur des relations avec l'Iran". L'Iran pense que les nouvelles discussions sur la mer Caspienne concernent des corridors commerciaux plus larges qui peuvent relier l'Iran du nord au sud de l'Asie centrale au golfe Persique et à Oman. Conscient de l'importance stratégique des voisins du nord, l'Iran s'engage donc dans une voie qui lui apportera de nombreux avantages. [Cela implique] le développement de relations politiques et économiques avec les pays d'Asie centrale », précise le journal. Les chefs d'Etats de l'Iran, le Turkménistan, la Russie, l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan se sont réunis le temps du sommet des pays riverains de la mer Caspienne. La prochaine série de leurs réunions aura lieu à Téhéran.
Le président iranien n'a d'ailleurs pas manqué à souligner : " Nous avons de bonnes relations avec les pays voisins de la mer Caspienne, et le sommet a surtout porté sur le régime juridique de la mer Caspienne et du maintien de la sécurité. La coopération dans le domaine du transport, du transit, du commerce, la gestion des ressources naturelles de la mer Caspienne, la préservation de son environnement et la prévention de la présence étrangère ont fait partie des sujets discutés. »
N'est-ce pas que cette vision ouvre une nouvelle ère de coopération stratégique pour l'Iran qui discute également d'un nouveau pont gazier Iran-Turkménistan-Azerbaïdjan?. Ceci est important car l'Iran cherche à établir des partenariats en dehors de l'orbite américain afin d'éviter les sanctions et et en plus d'étendre son mécanisme anti sanction qui a largement plu à la Russie au Venezuela qui a sauvé la Syrie et le Liban. C'est un modele anti libéral qu'il exporte sans en souffler un mot. . Avec la guerre de la Russie en Ukraine, il est naturel que la Russie veuille travailler plus étroitement avec l'Iran. Les anciens États soviétiques d'Asie centrale en sont la clé. »
Et de poursuivre : "L'Iran a conclu d'importants accords et mémorandums avec le Turkménistan, les deux pays étant déterminés à mettre pleinement en œuvre les documents de coopération et à développer les relations économiques et commerciales entre Téhéran et Achgabat. Il s'agit notamment d'accords de visa et de commerce. Téhéran se dit prêt à augmenter la capacité d'échange de gaz du Turkménistan vers l'Azerbaïdjan via le territoire iranien. Et là même Bakou, ami d'Israël semble fléchir.
Les relations entre l'Iran et la République d'Azerbaïdjan sont d'une grande importance pour les deux pays, et malgré le fait que des efforts aient été faits pour éloigner ces deux pays, les autorités ont intelligemment maintenu leurs relations. Les relations israélo-azerbaïdjanaises préoccupent évidemment le gouvernement iranien qui considère que la présence d'Israël dans la région est source de tensions et n'est pas dans l'intérêt de la sécurité régionale. Et on a bien peur qu'il finisse par avoir gain cause
L'Iran veut aussi investir dans les relations avec la Russie. Ceux-ci incluent également des offres d'énergie. « Nos deux pays doivent renforcer le corridor Nord-Sud et élargir leurs coopérations dans le domaine de l'énergie, y compris les swaps.
Et l'auteur de conclure : « au sommet d'Achgabat l'Iran avait déjà l'air d'un pays entouré, un pays leader des pays d'Asie centrale et ce aux côtés de la Russie . C'est un grand pas pour Téhéran. qui dit qu'il travaille en étroite collaboration avec le Tadjikistan et le Turkménistan surtout qu'il a récemment recu leurs deux dirigeants. Les Tadjiks ont effectué une visite de haut niveau en Iran, et l'Iran a également tenu des réunions avec le président du Kazakhstan et accueilli le ministre russe des Affaires étrangères. Le Kirghizistan et l'Ouzbékistan sont aussi dans la ligne de mire du gouvernement iranien car ces États peuvent profiter du projet de port de Chabahar dans le sud de l'Iran. C'est mauvais cer c'est la fin de l'isolement de Téhéran.