La Turquie a lancé, la nuit de dimanche à lundi 18 avril, une nouvelle opération "Griffes - serrure" contre les régions de Metina, Zap et Avashin-Basyan, dans le nord de l’Irak sous prétexte de réduire à un tas de ruines les bastions du Parti des travailleurs du Kurdistan, (PKK).
Ces derniers jours, diverses zones dans la province de Duhok dans le Kurdistan irakien ont été la cible des frappes aériennes de l’aviation turque.
Selon les peshmerga kurdes, des dizaines de villages ont été évacués et un grand nombre de leurs habitants ont été déplacés vers les zones frontalières. La Turquie a occupé de grands secteurs du nord-ouest, du nord et du nord-est de la province de Duhok, notamment Zakho et Soran au cours des dernières années sous prétexte de lutter contre le terrorisme et l'insécurité dans les zones frontalières.L'offensive turque a été lancée deux jours après une visite en Turquie du Premier ministre du Kurdistan irakien, Masrour Barzani, ce qui laisse entendre qu'il aurait été mis au courant des intentions d'Ankara.
Masrour Barzani avait déclaré, à l'issue de ses entretiens avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qu'il était favorable à «l'élargissement de la coopération en vue de promouvoir la sécurité et la stabilité» dans le nord de l'Irak.
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Des deux parties ont convenu de construire une route de transite d'énergie par le biais d’un oléoduc et d’un gazoduc dans la région du Kurdistan qui s’étendraient jusqu’à la Turquie après l'achèvement de l'opération d'Ankara dans le nord de l'Irak. Le projet sera réalisé directement par la Turquie et la région du Kurdistan tandis que le gouvernement central irakien, qui n’a même pas été tenu au courant de ses détails, sera privé des revenus qui en découlent.
Après avoir atteint le sol turc, l'oléoduc et le gazoduc seront finalement divisés en deux branches, l'une sera dirigée vers l'Europe et l'autre vers la Palestine occupée. Ces jours-ci Ankara subit de fortes pressions en raison de l’effondrement de son économie. Il a désespérément besoin d'incitations financières pour s’émanciper de la crise. Il souhaite utiliser ce pipeline pour accéder à l'énergie bon marché, voire gratuite, pour résoudre certains de ses problèmes.
Avec le transite du pipeline vers le continent Vert, les instigateurs du plan tentent d'apaiser les inquiétudes des dirigeants européens et de répondre à certains de leurs besoins en matière d’énergie.
Ainsi, un certain nombre de dirigeants régionaux du Kurdistan irakien (notamment les membres de la famille Barzani) qui ont un long antécédent dans le pillage de la richesse nationale de l'Irak, feront comme d’habitude main basse sur les ressources légendaires et en priveront les bénéfices le gouvernement de Bagdad.
Avec la construction de cet oléoduc, la famille de Barzani deviendra encore plus forte et pourra faire de la question de transit du pétrole et du gaz un levier de pression pour arracher des concessions à Bagdad. Le clan de Barzani cherche à contraindre Bagdad de se soumettre à l’indépendance du Kurdistan irakien et de renoncer à sa richesse naturelle. Pour exaucer ce rêve, il compte sur l’aide des sionistes.
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Il va de soi que le régime sioniste est le principal bénéficiaire du projet en question, car il obtient gratuitement du pétrole et du gaz et cet accord rend chaque jour les sionistes indépendants vis-à-vis des ressources énergétiques. Le plan de transfert d'énergie, qui doit être mis en œuvre à l’aide de la Turquie, montre d'une part les efforts tous azimuts d'Erdogan pour gagner la confiance des sionistes. Il montre également que les Barzani entretiennent d’étroites relations avec le régime sioniste.