Le général Wei Fenghe, ministre de la Défense de la République populaire de Chine, est arrivé ce mercredi matin à Téhéran pour s'entretenir avec les responsables militaires iraniens. S'agit-il d'aller plus loin dans le pacte stratégique Iran-Chine ou Pékin, largement conscient de la tournure que risque de prendre la guerre en Ukraine avec des ramifications qui vont jusqu'à en mer de Chine est à la recherche de souder les liens, de trouver un plus que partenaire fiable à travers l'Iran et la Résistance, bref à penser à une alliance Chine-Russie-Résistance?
toujours est-il que quelques heures avant l'arrivée du ministre chinois de la Défense, une visite assez peu médiatisée, le Leader de la Révolution islamique a évoqué lors d'un discours le nouvel ordre mondial qui est sur le point de naitre et sur quoi débouchera à coup sûr la guerre en Ukraine :" un nouvel ordre mondiale où les USA sont excessivement affaiblis et où l'Iran devra aussi s'imposer". La visite du ministre chinois de la Défense devra-t-il s'interpréter en ce sens? Une chose est sûre : cet nouvel ordre mondiale ne peut émerger sans la Résistance et c'est le message qui se dégage de la visite en Iran du premier général de la République populaire de Chine dans un contexte mondiale aussi délicat.
Selon les médias, le général Wei Fenghe, ministre chnois de la Défense , est arrivé à Téhéran pour s'entretenir avec le général de brigade Amir Ashtiani, ministre iranien de la Défense.Le ministre chinois de la Défense doit rencontrer de hauts responsables des Forces armées de la République islamique d'Iran, pour discuter des derniers développements internationaux et régionaux et des moyens d'améliorer le niveau d'interaction des forces armées de deux pays, les relations bilatérales et les questions d'intérêt commun.
Outre son aide à la reconstruction après la guerre, la Chine est devenue un partenaire étranger nécessaire à l’Iran et fourni une aide significative sous la forme d’expertise scientifique et de technologies de production d’armes locales. Elle a exporté une large gamme de produits militaires vers l’Iran, des armes légères aux pétroliers et aux avions de chasse, et elle a fourni à l’Iran la technologie et l’expertise nécessaires pour la production et le développement des équipements militaires dans le pays.
En juillet 2017, le département du Trésor américain a sanctionné un réseau d'individus et d’entités basé en Chine pour avoir prétendument développé des armes nucléaires dans le cadre du programme de missiles balistiques de l'Iran.
Lors d'une visite à une base navale près de Shanghai en septembre 2019, le général de division Mohammad Bagheri, chef d'état-major des forces armées iraniennes, a déclaré qu'un « comité militaire conjoint » serait mis en place lors de sa visite pour discuter d'entraînements, d'exercices et d'autres enjeux militaires. Deux semaines plus tard, Iran Press a publié l’information sur la tenue d’un exercice naval conjoint Iran-Russie-Chine dans la mer d’Oman et l’océan Indien. et cet exercice s'est renouvelé à deux autres reprises en 2020 et en 2021.
En effet et en matière de coopérations navale, le lien Iran Chine remonte à la fin de la guerre Iran-Irak, quand la Chine a livré des missiles Shang Hai Ying Yo (Ver à soie) et C-802 à l’Iran, qui ont été utilisés en octobre 1987 dans une série d’attaques contre des pétroliers battant pavillon américain. Depuis l'Amérique a peur de tout rapprochement militaire Pékin-Téhéran. Or depuis le début de la guerre en Ukraine, cette peur s'est amplifiée dans la mesure où les USA sortent de trois années de face à face avec l'Iran en mer et dans le ciel, face-à-face qui a débouché sur le repli de l'US Navy en mer Rouge.
Plus d'un analyste estime que ce qui pourrait être dit et fait entre les ministres chinois et iranien de la Défense pourrait aller bien au-delà de la question des armements. Dans un article récent, l'expert russe, Sergueï Akopov, a écrit que « l’Iran n’a pas été isolé ces dernières années » et que la Russie n'a été plus que proche de lui, et c'est avec la participation de la Russie que la question du nucléaire iranien a été résolue en 2015. « D'ailleurs c'est en partie pour saper la Russie et la Chine que les les USA s'en sont retiré en 2018".
Akopov revient ensuite sur la présence iranienne au sein de l'OSC: « L'Irany a adhéré entièrement avec le feu vert de la Russie dans le cadre d'une logique qui veut que l'Iran apporte son plus à cette organisation. Et ce plus c'est sa capacité à tenir tête aux Américains. et le fait qu'il est un acteur indépendant et fiable. Sans l'Iran et ses alliés l'ordre unipolaire ne se réformera pas".
