Ce n’était peut-être pas une très bonne idée que de frapper Homs et Tartous cette nuit de 8 novembre et à peine 15 jours après avoir perdu à al-Tanf de très grosses capacités opérationnelles pour cause de cette spectaculaire attaque drone-missiles de la Résistance, même si les F-16 israéliens qui ont lancé pour la 5ème fois consécutive une flopée de missiles air sol Delilah, l’ont fait pour défier Poutine et sa phrase retentissant « je n’aime pas voir les infrastructures syriennes s’écrouler sous les bombes d’Israël » ainsi que pour aider le pauvre Sultan Erdogan et son « Armée de Turan » mise en cage à Idlib et tout ceci avec la bénédiction des États-Unis qui, n’en déplaise aux certains analystes, n’en reviennent pas de voir le ciel irakien qu’ils ont perdu sous les coups de drones et de roquettes de la Résistance, être placé sous protection des S-400 russes qui par malheur pour l’axe US/OTAN, vont faire leur apparition à Qamichli où Moscou se démène pour ériger deux nouvelles bases aériennes truffées de Su-35, et peut être de Tu-22, quitte à faire de tout le nord syrien un bastion aérien en Méditerranée orientale contre l’OTAN et son Incirlik et ses bombes nucléaires.
Certes, cette grande évolution que la Russie a engagée assez sournoisement et au bout d’un nouveau round de son éternel jeu du chat et de la souris avec Erdogan a échappé aux commentateurs, n’empêche que si elle aboutisse, et que les S-400 finissent par dominer Erbil et Al-Anbar, ce sera à peu près la fin, non pas de la suprématie de de l’US Air Force en Irak et au Levant, qu’ont acquise les drones de la Résistance, mais encore un tournant dans la guerre OTAN/Russie puisque cela introduira le « facteur Résistance » sur un terrain de combat encore non exploré pour lui, à savoir la guerre Ouest/Est. Le 20 octobre dernier, où l’une des bases aériennes les plus sophistiquées et les plus secrètes US, al- Tanf a été ciblée au point d’être mise totalement hors circuit intégrée des sites militaires US au Moyen-Orient, la Russie n’a pris parti et pourtant sa complicité n’a guère échappé au Pentagone.
Avia.pro, site militaire proche de Chouigou en est ahuri et décrit ainsi la frappe : « L'armée de l'air israélienne a tiré des roquettes en direction de la base militaire russe. C’est une autre attaque contre la Syrie qu’Israël a lancée ce soir, en visant des installations militaires dans la province syrienne de Homs. Néanmoins, non seulement l'armée syrienne a été ciblée, mais également la base navale russe de Tartous s’est trouvé dans le viseur et au moins deux missiles de croisière ont été tirés dans sa direction. »
Et Avia.pro d’ajouter : « L'attaque contre une base militaire russe est un acte délibéré visant principalement à vérifier l'état de préparation au combat des systèmes de défense aérienne russes. Au fait, n’oublions que l'attaque a été lancée en présence d'un avion de reconnaissance militaire américain, qui a probablement tenté d’accéder aux systèmes de défense aérienne russes. » Mais ce constat n’est peut –être pas le plus inattendu dans l’histoire qui est cette remarque : « On sait que l'un des missiles tirés par les chasseurs israéliens a été intercepté à la frontière du Liban et de la Syrie, tandis que le second a été abattu directement à l'approche de la base militaire russe - à la périphérie nord de Tartous. » Qu’est-ce qui est en train de dire Avia.pro et qui devrait vaincre les dernières réticences pro Israël à Moscou ?
Vidéo: l'interception et la destruction des missiles israéliens sur la frontière syro-libanaise à Homs, le 8 novembre/twitter
Vidéo: les manœuvres générale Zolfaqar 1400
la DCA syro-Hezbollah déployée sur les frontières syro-sud libanaises a intercepté et détruit les missiles « entrants », ce qui prouve que les radars des Khordad-3 ou 15 livrés déjà à la Syrie ont des qualités anti guerre électronique nettement acceptables tandis que la DCA russe déployée à Tartous a attendu les missiles pour qu’ils arrivent juste à proximité avant de les intercepter.
Avia.pro poursuit :
« L'efficacité de la défense aérienne syrienne, lors de la frappe de nuit israélienne, s'est avérée être l'une des plus faibles des deux derniers mois. Malgré le fait que l'armée russe ait optimisé le travail des systèmes de défense aérienne russe et syrienne, il est devenu connu que l'armée israélienne n'a pris que deux mois pour faire face à ce problème. En témoigne l'efficacité nouvellement accrue des frappes des combattants de l'armée de l'air israélienne sur le territoire syrien. À en juger par les données des ressources de surveillance ouvertes, les avions de reconnaissance militaires israéliens ont scanné le travail des systèmes de défense aérienne syriens presque quotidiennement, et pendant les frappes, la guerre électronique a été activement utilisée, ce qui a permis de noyer les radars des systèmes de défense aérienne et ainsi frapper avec succès des cibles. »
Et pourtant à en juger les vidéos publiées par l’armée syrienne, les missiles intercepteurs à Homs ont fait un excellent boulot. Cette opération aérienne antirusse de l’axe US/Israël serait peut-être un avertissement dont la Russie de Poutine devra tenir compte. Car le Pentagone ne dépense pas la somme rondelette de 800 millions de dollars pour louer les 14 bases aériennes sur le sol jordanien que pour couper la route stratégique Iran- Irak- Syrie- Liban ou le point de passage Abou Kamal/Qaem. D’ailleurs il sait pertinemment qu’il en est désormais incapable, à preuve ce ridicule scénario de tentative d’assassinat du PM irakien Kazimi que le Pentagone, le département d’État et le Conseil de sécurité ont saisis pour se débarrasser des Hachd et de ses drones et sauver ainsi le« flanc irakien » du bouclier antimissile qu’il tente de créer autour d’Israël à partir de la Jordanie voisine. La frappe d’hier soir contre Tartous n’est qu’un début et pour qu’elle ne se reconduise plus, il n’y a qu’une seule solution :Que la Russie de Poutine renonce à se soucier trop du sort des colons sionistes d’Ashkelon, d’Ashdod … et qu’elle lève son veto sur des frappes balistiques d’envergure de la Résistance contre Israël.
Sources des photos : InterSky
Sinon il y a des drones syro-irako-libano-iraniens qui s’abattent sans faire de morts, comme à al-Tanf, histoire de paralyser l’ennemi, de le faire plier comme au mois de mai et l’Epée de Qods de Gaza. La Russie devra bien y être sensible, l’oléoduc Emirat-Eilat a été abandonné par crainte de ces mêmes drones. Evidemment Bennett a prétexté des récifs coralliens et leurs sorts mais tôt le monde que c’est un mensonge.
A propos, l’armée iranienne vient de tester l’un des drones kamikaze les plus éblouissant du monde, Omid. C’est un drone anti-radiation et spécialiste de la guerre électronique que l’armée iranienne vient de dévoiler à l’occasion des exercices militaires d’envergure Zolfaqar 1400 et qui lors de ces mêmes manœuvres à balle réelle à perturber les radars des unités côtières de l’ennemi une fois lancé depuis des unités sub-surface… Tartous est un port et la IVe flotte US n’est pas loin et la Résistance aime qu’il puisse être jumelé un jour à Beyrouth …Hier soir alors même que les F16 israéliens frappaient Tartous, les « agents infiltrés de la Résistance » au sein de l’armée sioniste ont d’ailleurs donné un signal aux Russes.
#Israel's military has made a major security blunder by publishing a map of coronavirus testing sites in May 2021, that gave away the location of secretive bases and exact perimeters of numerous bases, including facilities belonging to the IAF and military intelligence services. pic.twitter.com/8yVMEtafAc
— Intelsky (@Intel_sky) November 8, 2021
IntelSky en fait l’écho : « le Tsahal a publié par erreur les coordonnés géographiques des bases et des centres sécuritaires ultra-sensible d’Israël en lieu et place d’une liste des labos de dépistage du Convid-19… Il s’agit des centaines de bases sécuritaires et militaires, des tours de surveillance, des bases navales, des sièges des sociétés sécuritaires, des abris tous-terrains de l’armée, des stocks d’armes et des bases aérienne.. »