Bien que le président turc ait tenté plus que jamais de déstabiliser la situation dans le Nord syrien afin d’y accroître son influence et d’acquérir d’une manière ou d’une autre du prestige auprès de l’opinion publique, ses mesures n’ont eu non seulement aucun effet sur la puissance militaire et les avancées continues de l’armée syrienne et russe comme en témoigne les récentes frappes aériennes sur Kah et Mashon, mais il ne pourra pas échapper ainsi aux critiques de l’opinion publique selon lesquelles la présence dépourvue de sens et inutile de l’armée turque en Syrie est l’une des raisons pour lesquelles l’économie du pays est plongée dans un abîme sans précédent. Or, consciente de son incapacité à affronter les armées syrienne et russe, l’armée turque continue d’apporter des renforts militaires massifs dans le gouvernorat d’Idlib, sous le contrôle de groupes terroristes, alors que l’armée syrienne a intensifié ses attaques pour libérer cette province.
Des avions de combat russes ont effectué hier mercredi 27 octobre sept frappes aériennes sur un quartier général du groupe qui se donne le nom de l’Armée nationale syrienne (SNA) situé près de la ville de Kah située au nord d’Idlib à proximité de la frontière turque.
Le quartier général, qui abritait autrefois des militants de la 23e division de la SNA, a été complètement détruit à la suite des frappes aériennes faisant des victimes parmi les terroristes de SNA.
Quelques heures plus tôt, des avions de combat russes ont effectué quatre frappes aériennes sur des positions de terroristes à la périphérie de la ville de Mashon, dans la campagne sud d’Idlib.
Les attaques consécutives des armées russe et syrienne sont certainement une réponse aux violations répétées du cessez-le-feu dans le Grand Idlib. Les factions soutenues par la Turquie et les groupes affiliés à Al-Qaïda violent quotidiennement le cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie l’année dernière.
La violation la plus récente a eu lieu alors que les avions de guerre russes bombardaient la région. Des terroristes de la SNA ont tiré une salve de roquettes sur la ville de Nubl, sous le contrôle du gouvernement syrien, dans la campagne du nord d’Alep.
Suite à cette attaque des terroristes contre le peuple syrienne, deux civils auraient été blessés.
L’agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté que la Turquie avait transporté 21 octobre un convoi de 31 véhicules et camions militaires chargés d’armes, de munitions et du matériel logistique à Idlib pour soutenir les groupes terroristes notamment dans la banlieue d’Idlib et au village de Kafr Lusin à proximité de la frontière turque.
Il est à noter que la Turquie, au lieu d’adhérer à ses obligations de l’accord de cessez-le-feu, a continué de montrer un soutien illimité à des terroristes dans le Grand Idlib. À cet égard, l’armée turque a déployé le 26 octobre quelque 200 véhicules militaires dans la région.
Le Parlement turc a ratifié, mardi 26 octobre, une motion prolongeant l’autorisation du gouvernement de lancer des opérations transfrontalières dans le nord de l’Irak et de la Syrie pour deux années supplémentaires. La motion autorisera la conduite d’opérations transfrontalières en Irak et en Syrie du 30 octobre 2021 au 30 octobre 2023. La motion permet également le déploiement de forces armées étrangères en Turquie avec des principes à déterminer par le président.
Ce nouveau renfort s’ajoute aux autres convois d’armes lourdes, dont des chars et des pièces d’artillerie, qui sont entrés dans la zone de désescalade « Poutine-Erdogan » afin de soutenir les groupes terroristes. La ville de Kobané, située dans le nord-est de la Syrie, serait l’une des principales cibles de l’opération turque à venir.
Les récentes mesures provocatrices de l’armée turque auraient pour leurs motifs de dissuader l’armée syrienne et ses alliés en particulier l’armée russe qui auraient l’intention de lancer une nouvelle opération terrestre dans le Grand Idlib.
Alors que la situation dans le Nord syrien est devenue beaucoup plus tendue suite aux mesures provocatrices du président turc, les forces aérospatiales russes ont déployé au moins un avion de chasse Su-35S à l’aéroport d’al-Qamichli dans le nord-est de la Syrie situé juste le long de la frontière avec la Turquie.
La chaîne libanaise Al-Mayadeen a rapporté que pour la première fois un chasseur Sukhoi Su-35 a atterri à l’aéroport d’al-Qamichli dans le nord-est de la Syrie dans le cadre des efforts de la Russie pour accroître sa présence militaire dans l’est de la Syrie et faire face à l’expansion militaire de l’armée turque.
« Le chasseur a mené pour la première fois des opérations de reconnaissance dans le ciel de Qamichli. Des hélicoptères russes, ainsi que des patrouilles russes, mènent des opérations de reconnaissance dans la région », ont rapporté des sources bien informées.
L’avion de chasse semblait être équipé par quatre missiles air-air R-77 au-delà de la portée visuelle, deux missiles air-air à courte portée R-73 et le L175M Khibiny-M ECM [les contre-mesures électroniques].
À la suite de l’invasion turque du nord-est de la Syrie en 2019, la Russie a déployé plusieurs hélicoptères, des radars et au moins un système de défense aérienne dans l’aéroport d’al-Qamichli.
L’armée turque et les terroristes soutenus par la Turquie sont présents dans la ville de Ras al- Aïn et ses environs, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’al-Qamichli. Les forces américaines font également des opérations, mais loin de l’aéroport.
Au cours des deux dernières années, plusieurs sources d’information ont rapporté que la Russie prévoyait d’établir une base à l’aéroport d’al-Qamishli similaire à celle de Hmeimim sur la côte syrienne.
Le déploiement de l’avion de chasse Su-35S à al-Qamichli pourrait être un message russe à la Turquie, qui se préparerait à lancer une nouvelle opération contre l’armée syrienne et russe.
La Syrie a déclaré à maintes reprises que la présence des États-Unis et de la Turquie en Syrie constituait une violation flagrante de la souveraineté syrienne et que des troupes tuques et américaines devraient se retirer sans tarder des territoires syriens.