Qu'y a-t-il eu de si fatidique dans le récent rapport du général McKenzie, chef du CentCom aux congressistes pour que le journal du Congrès, The Hill se démène ce mercredi matin et fasse publier un article qui, en se passant sur plus de 16 ans de présence militaire US en Irak et comme le disait Trump en son temps, des milliards de dollars perdus, conseille à l'administration US à prendre les poudres d'escampettes et à quitter l'Irak? Dans son rapport de mardi à l'adresse du Congrès, McKenzie, représentant en Asie de l'ouest du complexe militaro-industriel US/Cie, confie pour la troisième fois d'affilée en moins de deux mois, que l'US Air Force n'agit plus "en supériorité absolue au Moyen Orient "et que "les drones de petite et de moyenne taille fabriqués par l'Iran et de facture de combat et de reconnaissance" sont désormais largement démocratisés à travers le Yémen, l'Irak, la Syrie et le Liban" :
"Alors que les Etats-Unis continuent à négocier indirectement avec l'Iran l'accord nucléaire, ces drones constituent "une menace quotidienne pour les troupes US au Moyen Orient. Les Houthis pour ne citer qu'eux, ont mené depuis le mois de janvier (six mois) plus de 150 frappes au missile et au drone contre les cibles militaires et les infrastructures saoudiennes. Tant que les Etats-Unis ne seront à même d'obtenir un ""réseau""pour ""intercepter et vaincre" cette "supériorité" en termes d'usage de drones , l'Iran et ses alliés resteront en posture offensive".
Ce constat renvoie largement au concept même de "furtivité" aérienne: En reconnaissant l'incapacité de l'US Air Force à "identifier et à vaincre les drones ennemis", c'est le mythe de capacité furtive de l'US Air Force qui est remis en cause : car on ne peut être furtif quand on ne voit pas la deuxième frappe au drone irakienne ce 6 juin contre Aïn al -Asad en moins de 2 mois, et la quatrième contre une base US en Irak a pour le reste confirmer ce paradoxe. Depuis avril, McKenzie a bien compris que les USA et leurs alliés, n'ont rien de furtifs en Irak.
Les drones "ennemis" parviennent à s'infiltrer dans leurs bases, à trier leurs cibles au nombre des quelles figurent les sièges les plus secrets de la CIA et du Mossad. D'où cette cuisante allusion du commandant en chef de plus de 170 000 GI's et marines répartis à travers près de 150 bases en Asie de l'ouest au "réseau", un "réseau miracle qui soit apte à intercepter et à vaincre les drones iraniens" sans quoi " l'axe de la Résistance conservera sa supériorité.
C'est en se basant sur le rapport de McKenzie que The Hill du 7 juin écrit : « Les frappes menées par de petits drones contrôlés par des milices liées à l'Iran constituent une menace de plus en plus pesante pour les troupes américaines en Irak – à tel point qu'un responsable anonyme de la coalition dirigée par les États-Unis les a décrites au Washington Post comme la plus grande préoccupation des Etats-Unis dans le pays. Si tel est le cas, la menace des drones devrait être plus qu'une préoccupation. Cela devrait être une raison de plus pour retirer immédiatement toutes les troupes américaines d'Irak ".
Aucune information n'a encore filtré sur les dégâts subi ce six juins à la suite de l'attaque au drone irakien contre Aïn al Asad. Mais le siège de la CIA, le QG des forces d'intervention spéciales, les hangars des MC-9 Reaper ont déjà été visé faisant dire à Washington post ceci : " le réseau pro iranien en Irak se professionnalise; bientôt un seul drone saura détruire un escadron entier".