Cet uranium enrichi à 60% dont la perspective a été évoquée par le Commandant en chef des forces armées iraniennes, l'Ayatollah Khamenei, dans son discours du lundi 22 févier, soit quelques heures avant que l'AIEA perde au moins pour les trois mois à venir, tout accès aux images tournées 24 heures sur 24 par les caméras qu'elle a installées depuis des années au cœur des sites nucléaires les plus secrets de l'Iran, à Arak, à Natanz, à Téhéran entre autres, puisque l'Iran a fait confiance en 2015 au droit international version occidentale, tout comme à la parole donnée des occidentaux au risque de s'en mordre les doigts à peine quelques trois ans plus tard, ne servirait peut-être pas à fabriquer la bombe atomique, mais , comme l'a souligné le Leader, à des fins de "propulsion nucléaire".
En décembre 2020, au plus fort des menaces de confrontation militaire de l'Amérique trumpienne contre l'Iran, le CentCom a fait brandir sous le nez iranien un certain USS Georgia, sous-marin nucléaire qu'il avait chargé de soutenir l'USS Nimitz en vue de frapper, le jour J , les côtes iraniennes. Un peu plus tard, alors même que les unités navales du CGRI tenaient l'un des exercices navals les plus complexes jamais organisé dans la région, Grand Prophète 15 avec en toile de fond, le tir de deux missiles balistiques "Sejjil 'depuis les déserts du Centre de l'Iran en direction du Nord de l'océan Indien ( soit un trajet de 1800 kms) lesquels missiles ont échoué en mer à quelques mètres de l'USS Nimitz et ses 5000 marines, le fameux USS Georgia a refait surface. Le sous-marin s'était payé le luxe de venir fourrer le nez dans la zone des opérations pour "collecte de renseignement".
Un véritable retrait qui en dit long sur la défaite géostratégique que les USA viennent de subir dans la région, une défaite en quoi certains observateurs voient surtout la vraie raison du hold-up électoral du 3 novembre aux États Unis et du vrai-faux changement de cap et de direction de la Maison Blanche qui s'en est suivi. Au fait, pour de nombreux analystes, le jeu trouble auquel se livre Biden n'a pas lieu d'être pour la simple et bonne raison que militairement parlant, les quatre années de Trump marquées par toute sorte d'essai de confrontation militaire n'ont rien donné et que la guerre asymétrique de l'axe de la Résistance a réduit à maxima la marge de manœuvre militaire multifront des US. D'où d'ailleurs ces changements précipités et presque fous qui veulent que les Américains réintègrent Israël au CentCom, ou qu'ils se fassent remplacer par l'OTAN en Irak, ou encore qu'ils poussent la Grèce où se situe le Centre de commandement aérien intégré de l'OTAN à déployer ses Patriot en Arabie saoudite, façon de placer Riyad sous la tutelle de l'Alliance atlantique et tout ceci, alors même qu'en termes de bilan, on sait désormais qu'une DCA made in US ne pèse presque rien et que face aux missiles de la Résistance, ni C-RAM, ni Patriot ni même Avereng que les USA viennent d'installer à Balad en Irak ne peuvent rien faire.
La question qui convient d'être posée est dès lors la suivante : l'OTAN et Israël réussiront-ils là où l'Amérique a échoué? Difficile d'y répondre par un oui. A regarder de trop, cette façon de faire s'avère un piège où l'Empire US finissant tend à embourber ses acolytes avant sa disparition. Car dans cette confrontation entre le Moyen Orient souverain et le Moyen Orient asservi, rien ne dit que les nuées de missiles et de drones qui se battent contre l'Arabie des Salmane, des roquettes intelligentes qui visent les bases US en Irak ou les snipers du Hezbollah qui attendent les terroristes israéliens au tournant, ne retournent pas contre l'OTAN et là la France, la GB et l'Allemagne devront bien réfléchir à deux avant de se lancer dans l'aventure et surtout veiller à ne pas jouer trop le jeu des Américains. Car depuis l’émergence du facteur "Résistance" en Asie de l'Ouest, l’équilibre de la terreur avec quoi l'Europe se faisait bassiner les oreilles pendant la guerre froide, a perdu tout son sens.
Le refus de Biden de lever l'embargo contre l'Iran, outre d'avoir pour conséquence "tragique", l'implication de l'Europe dans une aventure sans lendemain, ne peut que pousser ce dernier à se durcir et à prendre de nouvelles mesures pour les contrer. Après tout, en Irak, au Liban, à Gaza, en Syrie et au Yémen, les alliés de l'Iran croient dur comme fer que le temps de l'Empire au Moyen-Orient est bel et bien révolu et qu'a travers le face-à-face Empire/Iran, c'est l'avenir de tous les peuples libres de la région qui est en train de se jouer. Si les États-Unis ne lèvent pas les sanctions , l’Iran a toutes les raisons d’augmenter son stock d’uranium enrichi et d’accroître encore son niveau d’enrichissement.
Les sous-marins nucléaires américains fonctionnent avec de l’uranium enrichi à 60%. Pourquoi l’Iran ne construirait-il pas des bateaux similaires et enrichirait son stock au niveau nécessaire ? Bien que l’Iran ne veuille pas d’armes nucléaires, il pourrait, comme le Japon, créer et stocker tous les ingrédients nécessaires. Le délai nécessaire pour devenir un État doté de l’arme nucléaire se résumerait alors à un projet d’un week-end. Un week-end, c'est même trop quand on sait qu'Il n’y a aucun moyen fiable pour les États-Unis d’attaquer l’Iran ou son programme nucléaire, sans risquer de saigner à mort au Moyen-Orient "élargi" car toute attaque risquerait de dégénérer en une grande guerre avec en toile de fond un Israël sous les missiles, un Israël doté de l’arme nucléaire qui accroît actuellement son stock, et qui s'en vante aussi. Un Israël dont ne se soucient ni l'AIEA, ni la troika européenne, encore moins l'Amérique de Biden. Aussi malin et futé qu'il se croit, le président Biden devra le reconnaître : face à la Résistance, l'Amérique est en état d'échec et mat...