Même The Drive n'en revient pas : au seuil de ce qui promet être un prélude à la 3eme Guerre mondiale, et alors même que les alliés arabes d’Israël en sont à chercher à éviter qu'il n'éclate pas puisque au premier déclic, ce seront les bases US qui partiraient en fumée, comme al-Udaid au Qatar, al-Dhafra aux Emirats, Arifjan au Koweït, Prince Sultan en Arabie saoudite, et évidemment Israël comme étant la plus grande d'entre elles, autant de cacophonies au sein du Pentagone dépassent l'entendement: la revue militaire américaine revient dans son édition du 3 janvier sur le désistement de Miller, fidèle de Trump et intérim à la Défense US qui après avoir décrété le vendredi 1er janvier le départ de l'USS Nimitz avec ses 5 000 marines à bord, est revenu sur cette décision, sans doute au regard de non seulement les mouvements de troupes iraniennes près de ses cotes mais encore de tout ce qui vient de passer en Irak : en liquidant Soleimani en plein aéroport de Bagdad, Trump, conseillé par ses maîtres sionistes avaient cru en finir une bonne fois pour tout avec l'Irak Résistant.
Le 3 janvier ce rêve s'est toutefois écroulé sous le poids imposant de ces millions d'Irakiens "soleimanistes" qui ont battu le pavé au cri " l'Amérique dehors". Les 5000 GI's à bord de l'USS Nimitz pourraient donc être appelés à rester dans les parages, au cas où l'Irak se transformerait en un volcan pour bouter dehors les Yankee. Mais au seuil du méga clash avec l'Iran comment s'explique une si grande inconstance de stratégie militaire? L'USS Nimitz est-il voué à emboîter le pas à ces convois militaires US en constante circulation entre Syrie et Irak pour éviter d'être pris pour cible de l'armée syrienne à Deir ez-Zor et de la Résistance irakienne à al-Anbar?
Interrogé sur ce retour, le porte-parole de la diplomatie iranienne a déçu les Américains. Appuyé sur de solides bases de renseignement, l'Iran semble l'avoir su avant même que les médias US annoncent la nouvelle du retour de l'USS Nimitz et de son groupe de frappe qui resteront au Moyen-Orient. Le porte parole de la diplomatie iranienne, Khatibzadeh l'a affirmé implicitement : « Rien n’est caché aux yeux des services de renseignement et militaires de l’Iran qui scrutent attentivement tous les agissements des États-Unis dans la région y compris en Irak. Les messages ont été clairement transmis aussi bien à Washington qu’aux pays de la région. Que ces pays ne tombent pas dans le piège US et que les États-Unis ne tombent pas non plus dans le piège d'Israël ! »
Mais un retour pourquoi? Pour... rassurer sans doute un McKenzie et un Miller terroristes à l'idée d'avoir à faire face à des avalanches de missiles balistiques et de croisière iraniens précédés par des nuées de vedettes et de destroyers rapides, et des essaims de drones et tout ceci sur fond des surprises sous marines genre "Ya Madi", ces espèces de drones sans pilote sous-marines dont The Drive disait il y a peu ne savoir pas grande chose, si ce n'est le fait qu'il s'avérerait encore plus mortel que des drones aériens pour les portes avions US.
Alors la décision de maintenir le groupe aéronaval USS Nimitz dans la région, n'est-ce pas le signe avant coureur d'un coup d'Etat militaire aux Etats-Unis? Un Miller désobéi par les généraux US qui s'apprêtent à faire le grand coup le 6 janvier, jour où Trump a appelé ses partisans à envahir les rues de Washington et à "se comporter comme des sauvages"? Toujours est-il, et alors que le président sortant US Donald Trump se démène pour inverser la donne électorale, les dix anciens secrétaires à la Défense US ont averti dimanche 3 janvier que l'armée américaine ne devrait jouer aucun rôle dans la détermination du résultat d'une élection américaine :« Chacun de nous a prêté serment de soutenir et de défendre la Constitution contre tous les ennemis, étrangers et nationaux. Nous ne l'avons pas juré à un individu ou à un parti », ont écrit les secrétaires de la Défense Mark Esper, James Mattis, Ash Carter, Chuck Hagel, Leon Panetta, Dick Cheney, William Cohen, Robert Gates, William Perry et Donald Rumsfeld dans un éditorial publié dimanche dans le Washington Post.
Le Pentagone contre Trump et Miller?
Plus d'un analyste serait tenté de prévoir un putsch anti-Trump dans les heures à venir lequel putsch pourrait parfaitement cadrer avec un scénario de guerre dans le golfe Persique. Là encore les données du renseignement iranien seraient bien bon : il y a peu le commandant en chef de la Force Qods, le général Qaani n'écartait pas que des "gens puissent éliminer Trump et son clan à l'intérieur même des Etats-Unis". Quant à la guerre contre l'Iran, l'US Navy n'est pas prêt : derrière les fanfaronnade de McKenzie et de Milley, l'observatoire voit une Amérique en pleine guerre sécessionniste qui joue de la carte de guerre contre l'Iran comme d'un atout. Reste à savoir si oui ou non c'est une bonne idée. A force de mélanger les dossiers, le choc devient inévitable...