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Fin de non-recevoir catégorique du président Saïed à l'OTAN

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président tunisien part pour une visite officielle de deux jours en France, juin 2020/AFP

C'est bref et catégorique : les espoirs de l'axe US/OTAN et donc Israël pour faire de la Tunisie, une base grandeur nature en Afrique du nord viennent d'être douchés par le président tunisien en visite en France. Depuis Paris et sur la chaîne France-24, le président pro-Résistance, Qaïs Saïed, a tenu à mettre les points sur les i en dénonçant que les "tentatives d'ingérence étrangères en Tunisie", "des forces qui tentent de ramener la Tunisie en arrière". L'allusion est à peine voilée et elle s'adresse aux parties qui faisant une guerre de plus en Libye, espèrent pouvoir faire déborder la violence au-delà des frontières libyennes et en contaminer la Tunisie et l'Algérie voisines. 

« J'ai beaucoup d'informations, mais mon devoir de réserve me contraint à ne pas les dévoiler. Je ne veux pas compliquer davantage la situation, mais je sais beaucoup de choses qu'ils pensent que j’ignore », a-t-il affirmé avant d'aborder plus loin la présence de l'OTAN en Afrique du nord et surtout le souhait de l'Alliance de guerre d'avoir le pignon sur rue en Tunisie : « Je n'accepterai jamais de base militaire étrangère en Tunisie, et l'Africom(le commandement militaire américain en Afrique) ne m'a pas adressé une telle demande. »

Le Président  a réitéré ensuite sa ferme opposition à toute ingérence extérieure ou partition de la Libye et estimé que seule une "solution politique" venant "des Libyens eux-mêmes" pouvait mettre fin au chaos.

Lire plus: Tunis démantèlera les bases de l'OTAN sur son territoire

« Le problème libyen ne peut être résolu que par les Libyens eux-mêmes. Pourquoi la situation en Libye s’envenime-t-elle de jour en jour ? Parce qu’on n’a pas laissé les Libyens eux-mêmes choisir la solution qu’ils veulent », a-t-il déclaré alors que la France vient de reconnaître son soutien à Haftar et qu'elle a même en ce sens déclencher une polémique avec la Turquie, autre membre de l'OTAN, qui soutient Tripoli. 

Cette prise de position courageuse intervient alors que la Tunisie et l'Algérie autres acteurs régionaux, mais écartés à dessin, par les puissances occidentales, se rapprochent chaque jour davantage dans la perspective de la recherche d'une solution libo-libyenne, propre à contrer les efforts de l'axe US/OTAN de faire de la Libye une seconde Syrie.

Au cours de cette visite, la France a promis de débloquer 350 millions d’euros de prêts en faveur de la Tunisie qu'elle dit être destinée à faire face à la crise provoquée par le coronavirus mais qui fait partie des engagements pris par la France envers la Tunisie à hauteur de 1,7 milliard d’euros jusqu’en 2022. 

« La France continue d’apporter tout son soutien à la Tunisie notamment dans le domaine de la santé à travers la formation de soignants, la modernisation de l’infrastructure comme la construction des hôpitaux de Gafsa et Sidi Bouzid et la relance de l’activité économique » , a ajouté à ce propos le président français devant la presse, à l’issue d’un entretien avec son homologue tunisien à l’Élysée. Mais il y a très peu de chance que ce genre de prêt puisse influer de quelle que manière que soit sur les prises de décision de l'Etat tunisien dans le dossier libyen. C'est une ligne parfaitement souverainiste que le président tunisien suit , note un observateur. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV