TV

Séisme stratégique : 1er pipeline de la Résistance en mer Roge ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La localité stratégique d'al-Jawf, limitrophe du sud saoudien.(illustration)

Ce lundi matin, la "presse maintstream" ne parle presque plus du nouveau "coup d'Etat au palais des Salmane" qui s'est soldé, non pas tant par l'arrestation des princes et roitelets que par la mise en taule des dizaines d'officiers de l'armée, de la garde nationale et du Renseignement. Ce silence n'est pas sans raison : au moment où s'écrivent ces lignes, Ansarallah est sur le point de changer définitivement le rapport des forces dans la région stratégique de mer Rouge où trois événements viennent de sonner le glas de la coalition" : d'abord la frappe du 14 février de la Résistance contre Yanbu, frappe passée sous silence par l'axe US/Riyad, ensuite la chute d'al-Jawf, cette région stratégique qui selon le numéro deux du clan hadiste a été offert sur un plateau d'argent à Ansarallah pour le grand malheur de la coalition " parfaitement atomisée par des querelles internes". Cette région pétrolifère où Aramco a pris ses quartiers depuis la belle lurette et qu'à la faveur d'un ralliement total des tribus, vient de tomber entre les mains de la Résistance.  

Selon Al-Masirah, les forces armées yéménites ont repris aux mercenaires à la solde du régime de Riyad la majeure partie de la localité stratégique d’al-Yatima situé dans le district de Khab wal-Shaaf, à al-Jawf. Au fait ce domino de revers militaires a commencé la semaine dernière dès la libération de la ville d'al-Hazm, chef-lieu de la province d’al-Jawf, qui est intervenue au terme de violents combats opposant les amis fréristes de Ben Salmane (Islah) aux combattants d'Ansarallah. Or al-Jawf limitrophe du sud saoudien ne veut plus de Riyad. C'est d'ailleurs la première région yéménite où un Tornado british a été abattu et dont le ciel, grâce à la DCA d'Ansarallah, a repoussé les avions de la Coalition. Or la perte d'al-Jawf, région que Salmane fait incomber à la "trahison" des "amis d'Ansarallah", non seulement à travers le Yémen mais aussi au sein de l'armée saoudienne voire dans la sphère la plus haute placée du pouvoir, pourrait précéder à une autre, encore plus catastrophique, celle de Maarib, ultime bastion de Riyad et de ses alliés US et british au nord du Yémen. 

Lire plus:

 Ansarallah multiplie ses sites balistiques sur les frontières sud saoudien

« La chute d’al-Jawf pourrait faire basculer le rapport de force dans notre lutte déterminée contre les Houthis. Si nous traitons cette question avec le même niveau d’échanges et d'interactions que pour la chute de Nehm, il est probable que la bataille tourne en faveur des Houthis en interne et au profit de l'Iran sur la scène régionale. Et le rôle de la coalition au Yémen prendra alors fin », tweetait Ahmed Ben Dagher, conseiller d’Abd Rabbo Mansour Hadi il y a deux jours avant de qualifier la chute d'al-Jawf de coup d'état et de poursuivre : « ...Les divergences nous ont conduit à la chute d’al-Jawf en faveur d’Ansarallah et de l’Iran dans cette lutte historique. » 

Au fait, cette lutte est effectivement "historique". Car Maarib qu'Ansarallah a presque sous son emprise, n'abrite pas seulement des sites d'exploration pétro- gazière comme al-Jawf mais des installations des pétroliers américain et britannique, BP et Chevron et Cie qui y travaillent aux côtés d'Aramco au détournement du pétrole yéménite! Rai al Youm affirme que si Maarib tombe entre les mains de la Résistance, ce qui est une question du jour, ceci se produira : "Ansarallah aura du pétrole raffiné par Américains et Britanniques pour exporter via Hudaydah vers où il le voudrait"! 

C'est cette terrifiante perspective qui aurait visiblement poussé l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths à aller à la rencontre du gouverneur Sultan al-Arada, à Maarib. Lors de ce tête-à-tête le responsable onusien et pantin US/GB a appelé à ce que Maarib reste "hors du conflit" car elle accueille les compagnies pétrolières américano-britanniques. C'est qu'aurait dit Dominic Raab, en visite catastrophe la semaine dernière à Oman au nouveau sultan omanais. Mais c'est trop tard.  

Ce dimanche 8 mars, la "coalition" dont les avions devront avoir désormais bien peur de faire des apparitions intempestives dans le ciel yéménite se sont acharnés sur le port de Hudaydah en violation de la trêve sur fond de ce que la presse pro Riyad qualifie de "grande offensive contre la cote ouest". Enfin un semblant de grande offensive car par les temps qui courent, l'armée saoudienne et émiratie soumise à une purge féroce, n'a ni la capacité ni l'envie de jouer de grands spectacles. Les observateurs estiment que la chute de Maarib est propre à ouvrir une nouvelle voie "pétrolière" pro-Résistance en mer Rouge...

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV