La chaîne Al-Jazeera a consacré un rapport complet à la fameuse unité 910 du Hezbollah, l'unité d’élite du mouvement de résistance libanais. Le régime israélien a sa propre formule pour appeler le commandement de cette force : « fantôme ».
« L’unité 910 est un ensemble de forces d’assaut et de renseignement, agissant de façon confidentielle. Il s’agit en fait d’un ensemble de groupes de forces d’élite interconnectés qui se complètent. »
C’est ainsi que la chaîne qatarie décrit l’unité d’élite du Hezbollah, ajoutant :
« C’est l’unité 910 qui prend en charge directement les opérations extra-frontalières du Hezbollah, ayant rapport directement à sa sécurité militaire. (…) D’après l'analyste américain, Nicolas Rasmussen, les membres de l’unité 910 sont répandus un peu partout dans le monde et son collègue Matthew Levitt estime qu’ils sont capables de frapper à tout moment des cibles appartenant aux États-Unis et à Israël. Et il faudrait aussi rappeler que cette unité d’élite œuvre sous la responsabilité directe de Seyyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah. »
Toujours selon la chaîne Al-Jazeera, ce n’est pas que des combattants chiites qui sont membres de l’unité 910. Les membres de cette unité d’élite reçoivent des entraînements militaires de très haut niveau et beaucoup d’entre eux ont des nationalités non-libanaises leur permettant de se déplacer dans divers pays et de profiter des soutiens étrangers du mouvement. Ils sont capables d’activer des réseaux locaux pour réaliser les missions envisagées par l’unité d’élite qui sont souvent planifiées suivant les objectifs stratégiques à long terme.
Un commandant qu’Israël appelle « fantôme »
La chaîne qatarie s’attarde ensuite sur la personne même du commandant de l’unité 910 du Hezbollah, Talal Hamia.
« Talal Hossein Hamia connu aussi sous le nom d’Abu Jaafar est le commandant exécutif actuel de l’unité 910, celui-même que les commandants militaires israéliens surnomment “fantôme” car aucun document officiel sur lui n’existe au Liban. Il s’est totalement éclipsé de la scène sociale et des apparitions publiques et respecte des normes sécuritaires très strictes. Le poste qu’occupe à l’heure actuelle Talal Hamia était jadis assumé par Imad Mougniyah, assassiné en 2008 à Damas. Dans cette même ville, Talal Hamia a d’ailleurs plusieurs pseudonymes. »
Le rapport précise que Talal Hamia a en fait remplacé Moustapha Badreddine, le gendre d’Imad Mougniyah, lui aussi assassiné en 2016 en Syrie. Originaire de la région Baalbek-Hermel, Hamia était jusqu’à 1982 employé administratif de l’aéroport Rafiq Hariri. Il a commencé sa coopération avec le Hezbollah depuis la moitié des années 80.
Le rapport évoque par la suite « un scénario potentiel de la vengeance iranienne après l’assassinat du général Soleimani, ancien commandant de la Force Qods du CGRI, en ce sens que la mission de vengeance pourrait être confiée à l’unité 910 du Hezbollah libanais » ; quoique le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, a judicieusement rappelé, après le lâche assassinat du Général Soleimani par les forces américaines, que l’Iran ne solliciterait l’aide d’aucun groupe pour prendre sa vengeance.