Il y a quelque temps, le ministre israélien de la Guerre a jugé bon de menacer l'Iran d'un nouveau "Vietnam en Syrie". En dépit du tollé qu'une idée aussi saugrenue a suscité même en Israël, l'intéressé y est revenu en y appliquant un autre terme " préemption" qui veut dire très clairement que le régime de Tel-Aviv multipliera ses frappes contre les cibles iraniennes de façon exponentielle et cela, jusqu'à ce que l'Iran capitule.
Ce dimanche 22 décembre, une nouvelle tentative israélienne a visé l'aéroport militaire T4 sans pour autant aboutir si on en croit le site russe Avia.pro qui évoque un nouveau fiasco infligé par la DCA syro-russe à Israël. Pour Raï al-Youm, l'idée saugrenue de Bennett risque de conduire Israël droit dans l'enfer dans la mesure où elle ne peut jamais excéder le niveau de la parole pour devenir acte, pire, elle pourrait même pousser la partie d'en face à engager une dynamique de confrontation dont Israël saurait difficilement faire les frais.
"A l'heure qu'il est, l'armée syrienne est sur le point de remporter une grande bataille à Idlib et tout le monde sait qu'une victoire à Idlib revient à laisser à Damas la latitude de se tourner vers l'est, plus précisément vers Deir ez-Zor où les USA et Israël travaillent avec l'aide saoudo-égyptienne à inscrire dans la durée la contrebande du pétrole syrien. D'où d'ailleurs les attaques au drone et au missile paniquées de l'axe US/Israël contre le nord et le sud de la Syrie. Au rythme où vont les opérations à Idlib, l'armée syrienne et ses alliés vont se trouver très bientôt nez à nez avec l'entité sioniste. Tel-Aviv aura ainsi deux options : admettre la défaite en Syrie et se rendre à l'évidence ou alors, en découdre directement avec l'un des piliers de l'axe de la Résistance. Or, souligne l'auteur, les deux options auront des conséquences catastrophiques pour l’entité sioniste, car la stabilité de l'Etat syrien est désormais une priorité non pas seulement pour l'axe de la Résistance mais aussi pour la Russie.
En effet, cet axe de la Résistance composé de «Damas, Téhéran, Bagdad et Hezbollah», ne voit guère les fanfaronnades israéliennes comme visant le seul Iran. Les intérêts de ses composantes sont désormais si étroitement imbriqués qu'Israël ne pourrait nuire fondamentalement à l'un sans provoquer la riposte de l'autre. Un Israël enlisé, comme il l'est sur sa scène interne, est-il capable de tenir tête à un si vaste bloc? Un examen approfondi des menaces israéliennes contre l'Iran montre en effet que ces dernières sont plutôt qu'être liées aux évolutions régionales, le sont aux problèmes politiques internes en Israël.
Face à une société israélienne totalement désemparée, le régime de Tel-Aviv cherche à adresser des messages dissuasifs pars tant à l’axe de la Résistance qu'à cette même société aux abois. Mais le contenu et la nature de ce message trahit une crainte, celle d'un Israël qui veut éviter à tout prix d’entrer directement dans un conflit qui risque d’être un conflit majeur aux dimensions inimaginables. Car qui veut la guerre, la veut "entièrement". Pourquoi vouloir attaquer l'Iran en Syrie au lieu de le viser directement? Et puis le nombre de frappes israéliens dépasse désormais un millier. Si elles étaient capables de dissuader l'Iran de quelle que manière que ce soit, elles l'auraient fait depuis longtemps. Tout ce que fait Israël, c'est de s'exposer et la nouvelle doctrine de Bennett n'est qu'une farce. Elle est une farce somme toute bien tragique puisqu'elle a entièrement bousillé les rapports de Tel-Aviv avec la Russie. En Russie certains courants réclament désormais et de façon catégorique la punition d'Israël. C'est mauvais, trop mauvais quand on sait que le Pentagone a donné l'ordre strict aux forces américaines d'éviter tout clash, que ce soit avec les Russes, les Iraniens ou mêmes les Turcs".
Lire plus: Les USA ont-ils fait en sorte qu'Israël se trouve seul face à l'axe de la Résistance? (Al-Monitor)
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