Questionné sur les essais de missiles non-conventionnels américains et les positions irrationnelles de l'Occident envers les tests balistiques de l'Iran, le porte-parole de la diplomatie iranienne a déclaré: « Ce dont nous avons discuté lors de la réunion de la Commission mixte du Plan global d’action commun sur le nucléaire iranien de 2015 (PGAC) début décembre, étaient des questions purement nucléaires.
« Là, avec certaines déclarations, ils ont essayé de brandir la question des missiles, qui est d’ailleurs hors du cadre du Pacte international viennois », a indiqué Abbas Moussavi.
Le diplomate a fait valoir que la résolution 2231 du Conseil de sécurité, qui est consacré à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, n'interdit pas un programme balistique et des essais de missiles par l'Iran qui est de nature purement défensive. « Ils (les Européens) en sont bien conscients », a-t-il insisté.
L’Iran a écarté toute discussion qui sortirait du cadre défini par l'accord de Vienne que le président américain Donald Trump s’est retiré unilatéralement l'année dernière.
Pour Téhéran, dans les circonstances actuelles où les Européens n'ont toujours pas respecté leurs engagements et n'ont pas protégé les intérêts de l'Iran après le retrait des Américains et la réimposition des sanctions illégales, discuter de sujets qui ne concernent pas l'accord, ne fait q'augmenter la méfiance envers ceux qui restent signataires de l'accord.
M. Moussavi a déclaré: « Nous rejetons les allégations sur les essais de missiles iraniens. »
Évoquant les épisodes post-retrait américain, M. Moussavi a ajouté: « Il s’agit d’une politique de fuite en avant adoptée après l’abandon du PGAC par les États-Unis qui cherchent, en abordant des sujets inappropriés et hors du cadre de l’accord multilatéral de 2015, à faire oublier les engagements non tenus envers l'Iran ».
« Nous ne sommes pas préoccupés par ce genre d’allégations car elles n'ont pas de fondement. Selon ses obligations envers le PGAC, l'Iran n'est aucunement interdit de procéder à des essais de missiles balistiques car ces mêmes obligations excluent la conception des missiles capables de transporter d'ogive nucléaire », a-t-il encore précisé.
Téhéran est « préoccupé » par le récent test de missile américain, a-t-il affirmé en évoquant le désengagement des États-Unis et leur non-respect des traités internationaux, y compris leur récent retrait unilatéral du Traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) qui était l'un des accords phare en matière de contrôle des armements dans le monde signé avec la Russie et qui vient de s'effondrer.
« Ce retrait complique sérieusement la situation mondiale, et crée de profonds risques d’instabilité pour tous », a-t-il prévenu.
Qualifiant d’ « inadmissibles » les essais de missiles non-conventionnels par les États-Unis, le diplomate iranien a renchéri: « Le monde ne doit pas assister à une nouvelle escalade de tension ». « Nous sommes préoccupés par ce geste et nous le condamnons », a-t-il poursuivi.
Ces déclarations interviennent après qu'un nouveau missile balistique non nucléaire de portée moyenne, interdit auparavant par le Traité FNI, a été testé ce jeudi dans la base aérienne de Vandenberg, en Californie. Il a été tiré depuis une rampe de lancement terrestre, a annoncé l’agence russe RIA Novosti.
Paquet de propositions de Zarif sur l’échange de tous les otages
Revenant sur la libération du scientifique iranien, Massoud Mousavi, contre celle d'un ressortissant américain arrêté en Iran pour espionnage, le diplomate a déclaré: « Après la libération du scientifique iranien aux États-Unis, M. Zarif a présenté sur sa page Twitter un paquet de propositions sur l’échange de tous les otages iraniens aux États-Unis. Et maintenant, après un premier échange (sous Trump), nous sommes prêts à échanger tous les otages iraniens détenus aux États-Unis. La balle est maintenant dans le camp américain », a-t-il insisté.
« Les États-Unis ont toujours eu recours à l’outil de pression, mais c'est à nous de nous vacciner face à cette politique de chantage, et le ministère iranien des Affaires étrangères est sur le même pied. Nous avons, bien sûr, annoncé à certains pays qu'ils maintiennent leur indépendance. Nous avons appelé à ne pas céder face aux pressions US et à ne pas se mêler dans les questions inutiles », a-t-il encore prévenu.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a émis l’espoir de voir « certains pays » penser à leur avenir et maintenir leur indépendance politique.