A quelques jours des exercices navals Iran-Russie-Chine, une première du genre, l'Iran invite le Pakistan à s'y joindre. Une initiative bien significative dans la mesure où les exercices en question qui devront se dérouler le 27 décembre dans l'océan Indien, interviennent alors que les États-Unis ont placé l'USS Abrams Lincoln à Bahreïn, et qu'ils comptent y déployer aussi l'USS Truman. Le commandant en chef de la marine iranienne, le contre-amiral Khanzadi, relevait il y a quelques jours un handicap majeur de la flotte US dans la région, à savoir "son immobilité. : les porte-avions US ne débarque que pour accoster, ce qui en font une cible idéale. Mais il y a plus : alors que la coalition maritime anti-Iran des États-Unis a toujours du mal à ratisser large, certains membres en ayant même demandé l'autorisation de l'Iran, la contre-coalition iranienne, elle, s'élargit de jour en jour.
En appelant le Pakistan à renforcer sa coopération maritime avec l'Iran, la marine iranienne se dit prête à envoyer des navires aux ports pakistanais. Le commandant de la force navale iranienne, le contre-amiral Hossein Khanzadi l’a rappelé, lors de sa visite au Pakistan, effectuée à l’invitation officielle de son homologue pakistanais, l’amiral Zafar Mahmood Abbasi.
Les deux hommes se sont d'ailleurs entretenus ce mardi 10 décembre à Islamabad des sujets concernant la coopération entre les maritimes des deux pays. Le commandant Khanzadi a souligné que l’Iran était dès maintenant prêt à envoyer des navires aux ports du Pakistan : « Nous avons la ferme conviction que cette volonté existe aussi du côté d'Islamabad pour étendre les coopérations des deux parties », a ajouté M. Khanzadi.
Faisant allusion à la présidence de l’Iran de l’IONS (Indian Ocean Naval Symposium), le commandant en chef de la marine iranienne a remercié les coopérations du Pakistan dans ce cadre et a invité le pays à participer lui aussi à la manœuvre de sécurité maritime qui devra se dérouler le 27 décembre en océan Indien.
« La coopération maritime irano-pakistanaise ne se limite pas au pétrole ou à son transfert via la mer, les deux pays étant liés également par d'étroits intérêts géopolitiques et géostratégiques, a dit le commandant Khanzadi dans une claire allusion au méga projet Gwadar où la Chine a investi et qui pourrait se connecter au méga projet iranien de Tchabahar. "Le port Gwadar a lié la Chine à l’océan Indien et créé de nombreuses opportunités pour le Pakistan, le port Tchabahar véhicule, lui aussi, de telles opportunités », a souligné le contre-amiral Khanzadi ajoutant : « Ces deux potentialités renforcent de plus en plus les deux pays, ce qui n’est pas au goût des parties hostiles ».
Le commandant en chef de la marine iranienne a aussi évoqué le danger que représente la présence des pays étrangers pour la sécurité de la région : « Les peuples de la région sont, de plus en plus, convaincus que cette présence est nuisible à la sécurité de la région tous comme les États qui devront s'appuyer et se renforcer mutuellement pour éviter des ingérences étrangères».
Pour sa part, le commandant de la marine pakistanaise a évoqué de "nombreuses affinités culturelles et religieuses" que "partagent l’Iran et le Pakistan" : « Nous avons des intérêts communs dans le domaine du corridor maritime Chine-Pakistan. Ce corridor est une bonne opportunité économique pour la région et l’Iran peut être le point de liaison entre l’Est et l’Ouest. Les ports Gwadar et Tchabhar peuvent se coopérer au lieu de se rivaliser. Le niveau actuel de la coopération des deux marines iranienne et pakistanaise n’est pas très bon et satisfaisant, elles peuvent renforcer cette coopération et jouer plus de rôle dans la région. »