Le responsable du Centre pour les études stratégiques au Moyen-Orient, Hisham Jaber, estime que l’opération militaire pour reprendre Idlib aux terroristes ne pourrait être menée maintenant qu’en coordination avec la Turquie et la Russie.
« La difficulté d’une telle opération exige qu’elle se déroule en coordination avec la Turquie et la Russie », affirme l’analyste libanais.
Hicham Jaber a fait ces remarques en réaction aux déclarations du président syrien Bachar al-Assad qui a annoncé que l’opération de libération d’Idlib ne prendra pas beaucoup de temps.
Assad a pourtant affirmé que le gouvernement allait d’abord donner à la population civile une chance de quitter la région, « ce qui est exactement le cas actuellement », rappelle Jaber.
Dans une déclaration à la Radio Sputnik, Jaber a déclaré que le compte à rebours de l’action militaire à grande échelle sur Idlib n’avait pas encore commencé.
Il a affirmé que les préparatifs de l’armée syrienne étaient terminés ; « pourtant, l’opération militaire visant à reprendre Idlib sera un processus compliqué, car il y a plus de 25 000 terroristes ayant une grande expérience en matière de combat que la Turquie ne veut pas accepter », a expliqué l’analyste libanais.
Une fois terminé le déminage de Khan Cheikhoun, l’armée syrienne passera à l’acte pour libérer Idlib. La Turquie sera-t-elle prête à accepter quelque 25 000 terroristes ?
« Par ailleurs, le terrain accidenté d’Idlib constituera un défi majeur pour l’armée syrienne, car plus on se dirige vers le nord, plus la géographie est montagneuse », ajoute Hicham Jaber.
« Les préparatifs militaires effectués par les forces de l’armée syrienne à Khan Cheikhoun sont terminés et les troupes ont le moral rehaussé ; les conditions sont donc réunies pour qu’elles reprennent le processus de déminage de Khan Cheikhoun à l’entrée ouest de la ville d’Alep. Ce processus a été retardé pour donner du temps à la Russie afin de faire respecter la trêve, mais aussi, pour donner une chance à la Turquie afin de faire pression sur le Front al-Nosra et ses alliés, pour les contraindre à mettre en œuvre le prétendu accord sur la zone tampon. »
Selon lui, le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham (ex-Front al-Nosra) se heure à l’heure actuelle aux protestations populaires contre sa présence dans la province d’Idlib. « Les conflits internes entre HTC et d’autres groupes terroristes mèneront finalement à une victoire de l’armée syrienne à Idlib », affirme-t-il.
L’armée syrienne devrait lancer cette opération tant attendue au cours des prochaines semaines, dans la mesure où elle envisage de nettoyer d’ici fin 2020 tout le nord-ouest de la Syrie de la présence des terroristes.