À leur habitude, les Américains répondent toujours à une défaite par un embrasement : Quelques jours après l'arrivée des militaires russes et chinois au Venezuela et alors que les informations font état du déploiement d'une base militaire russe permanente en république bolivarienne, les États-Unis décident de porter un nouveau coup avec en toile de fond une multiplication de fronts de combat : 34 navires de la société pétrolière vénézuélienne transportant du pétrole vers Cuba ainsi que deux société affiliées ont été sanctionnés. Il s'agit cette fois de couper le transit du pétrole vénézuélien à défait de pouvoir contraindre les acheteur à cesser leurs achats. Un acte de piratage de mer, selon les analystes qui voient là un premier acte de guerre dirigé vers Cuba.
Vendredi dernier, l’administration Trump a annoncé la mise en place de sa nouvelle série de sanctions économiques imposées à l’encontre du gouvernement Maduro. Cette fois-ci, ce sont les échanges de pétrole, organisés entre Caracas et Cuba, qui ont été directement visés. Vendredi des sanctions économiques sont tombées à l'encontre de 34 pétroliers qui transportent du pétrole du Venezuela à Cuba tandis que le Trésor américain plaçait vendredi des sociétés et navires liés au Venezuela sur sa liste noire.
Les sanctions touchent deux sociétés - Ballito Shipping Incorporated, basée au Libéria, et ProPer In Management Incorporated, basée en Grèce, ainsi que les 34 pétroliers appartenant à la société pétrolière vénézuélienne PDVSA.
Mais que cherchent les États-Unis?
Après avoir échoué dans leur tentative il s'agit de chercher à retourner la situation en s'en prenant aux alliés de l'État vénézuélien. Or La puissante agression américaine contre le Venezuela est également dirigée contre Cuba, car les Américains savent que si le Venezuela tombait, leur offensive contre Cuba serait plus facile. Pour les États-Unis, toute l'Amérique latine est leur arrière-cour; « et il est donc permis de s'attaquer à tout État non récalcitrant », estime Alicia Jrapko, coordinatrice du réseau américain Solidarité avec Cuba, interrogée par Sputnik sur ce sujet.
Citant la chaîne Bloomberg, l’agence Reuters précise par ailleurs que les Américains avaient auparavant mis en garde La Havane contre la « manipulation de la démocratie » au Venezuela. Sur sa page Twitter, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, a prétendu que les « États-Unis demanderont des comptes à Cuba pour sa manipulation de la démocratie au Venezuela et pour sa participation directe à la répression de Maduro sur le peuple vénézuélien ».
Le ministre des Affaires étrangères cubain, Bruno Rodriguez, n’a pas tardé à y réagir sur ce même réseau social :
« Les accusations sur une supposée ingérence de Cuba au Venezuela prétendent occulter l'échec du coup d'État d'un usurpateur autoproclamé », en référence à l'opposant Juan Guaido, estime le ministre cubain, qui accuse les États-Unis de mener une guerre non conventionnelle pour asphyxier le peuple vénézuélien.
Le sous-secrétaire d'État américain à l'Énergie, Frank Fannon, semble, pour sa part, se réjouir dans une interview au journal El-Nuevo Herald, que les coupures d'électricité impactent la production de pétrole brut au Venezuela. « Ainsi le pays ne serait plus en mesure de fournir les 50 000 barils de pétrole quotidiens à Cuba », estime le responsable US.
Pour bon nombre d'analystes, les sanctions contre le Venezuela et l'Iran profitent largement aux États-Unis car elles leur permettent de s’emparer de la part de ces deux pays sur le marché mondial. À vrai dire, si l'Iran et le Venezuela maintiennent leur production et leurs exportations de pétrole au niveau d'autrefois, personne ne pourra occuper leur place. C'est pourquoi les sanctions contre l'Iran et le Venezuela profitent aux États-Unis. Mais ce n'est pas la seule raison : en effet aux Venezuela, les États-Unis assistent pour la première fois à l'émergence d'un front unitaire contre leur agression, un front qui réunit à la fois la Russie, la Chine, et encore les pays anti-impérialiste du Moyen-Orient. La crainte la plus vive de Washington consiste à voir ce front s'élargir aux pays de la région et Cuba en fait effectivement partie. En se comportant comme des pirates de mer, les États-Unis travaillent à multiplier les fronts de guerre comme ils le font en Syrie. Outre les sanctions imposées au pétrole vénézuélien dont ils cherchent à s'accaparer pour pouvoir provoquer l'effondrement de l'OPEP et contrôler le marché, les Américains veulent priver les alliés de Caracas de son pétrole. Reste qu'ils ne pourraient se comporter de la sorte à moins de vouloir s'engager directement dans le conflit avec la Russie et la Chine qui ont largement investi dans le pétrole vénézuélien, a dit Amir Abolfath, analyste iranien.