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Au Golan, les USA ont défini les règles de leur nouvelle stratégie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les habitants du Golan à un rassemblement anti-américain, le 2 avril 2019. ©SANA

Ce qui se passe au Golan en ce moment est bien inouï : A défaut de pouvoir gagner les guerre qu'ils animent depuis 20 dans la région du Moyen-Orient, les Etats-Unis s'emploient à renverser les règles, à bousculer le droit pour justifier leurs entreprises de conquête. Selon Amin Hotheit, expert et militaire libanais, " un Israël étendu du Nil à l'Euphrate devrait naître ainsi non plus par la puissance des armes puisque celle-ci ont bien échoué face à la résistance des peuples mais bien à la faveur d'un chamboulement des règles du jeu combiné par intermittence aux leviers de pression que sont les sanctions, l'étouffement économique et tout autre moyen à part les moyens militaires.

Ainsi Israël et son parrain américain croient pouvoir obtenir ce  qu'ils veulent en changeant les paradigmes : dans ce cadre pas besoin de déploiement de troupes, d'alimenter en force et en argent des équipées militaires. On renverse la table et on obtient ce qu'on veut. Mais quelle pourrait être la réaction de l'axe de la Résistance à ce modus operandi d'un genre inouï? 

En Syrie, les habitants du Golan ont manifesté pour la troisième journée consécutive ce mardi 2 avril pour dénoncer la reconnaissance américaine de l'occupation israélienne du Golan.  Les participants à cette manifestation qui se sont rassemblés sur la place de Chohadaa dans la localité de Majdal Chams ont condamné haut et fort les Etats-Unis, eux, qui se sont refusés de voter lors des dernières élections organisées par Israël dans leur localité. Mais outre le Golan, presque toutes les principales villes syriennes sont le théâtre quotidien des manifs anti-US et anti-Israël depuis l'annonce américaine. 

Il est de même dans la cité d'al-Rafid ou encore dans des villages de Quneitra ou encore dans des villes et villages de Homs, de Soueïda druze, de Qamichli. Les étudiants de Damas et d’Alep ont eux aussi battu le pavé pour condamner cette toute dernière folie trumpienne.

À ce propos, le grand mufti de la Syrie Ahmad Badreddin Hassoun a aussi dénoncé la reconnaissance par Trump de l'annexion israélienne des hauteurs du Golan, « un plateau stratégique qui fait partie intégrante du territoire syrien" et qui finira par " revenir de force ou de gré  à la Syrie".  Le religieux a évoqué plus loin les tentatives visant à « effacer » des mémoires la noble Qods, tentatives dont le premier déclic a été déclenché toujours par l'administration Trump, suivant le même scénario. 

" La nouvelle politique US au Moyen-Orient consiste à fermer toute porte au dialogue, que ce soit dans la question palestinienne ou encore au Golan occupé. L'annexion du Golan que vient de reconnaître Washington relève d'une logique qui dépasse largement le Golan. Elle s'étend aussi à la ferme des Chebaa, à la Cisjordanie, au Sinaï en Egypte. C'est une agression israélo-américaine de toute autre nature qui se présente désormais comme un réel défi à l'axe de la Résistance et qui demande une réponse appropriée. Mais quelle pourrait être cette réponse? "Les Etats-Unis veulent que leur guerre économique combinée à cette nouvelle forme d'agression sur les droits et la souveraineté des peuples et des pays souverains l'emportent, sans que soit tiré un coup de feu ou sans que soit versé une goutte de sang de leurs soldats. Or l'axe de la Résistance ne peut rester indifférent. Il y a trois sortes de réponse à cette nouvelle stratégie US : une réponse économique ou alors une réponse militaire limité ou une réponse militaire d'envergure. La deuxième et la troisième option me parait plus efficace dans la mesure où l'expulsion de l'armée israélienne du sud du Liban n'a eu lieu qu'au terme d'une confrontation militaire.

Et l'analyste d'ajouter : " c'est ainsi que le facteur druze prend toute son importance. Les régions druzes de la Syrie et les druzes du Golan pourront servir de noyau premier à une lutte plus vaste pour la libération du Golan"

 

L’administration Trump a également transféré, le 14 mai 2018, l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Qods, reconnaissant ainsi la sainte ville comme la capitale d’Israël.

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV