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Golan : la politique de Trump inquiète la Jordanie et l’Égypte

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Golan syrien occupé. ©Fars News

Jeudi dernier, le président des États-Unis, Donald Trump s’est dit prêt à reconnaître la souveraineté illégitime du régime israélien sur les hauteurs du Golan syrien. « Après 52 ans, il est temps pour les États-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l’État d’Israël et la stabilité régionale », a tweeté le président américain. Mais les conséquences de cette affaire ne se limiteraient pas à la Syrie.

Après avoir reconnu la ville de Qods en tant que capitale du régime israélien, cette fois, le président des États-Unis a décidé de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Golan occupé syrien. Les récentes déclarations du président Trump ont suscité de vives réactions internationales, notamment celles de l’Union européenne, qui insiste pour dire que le Golan est une région occupée, ou encore du président malaisien, Mahathir Mohammad, qui a qualifié le régime israélien d’« État voleur » qui occupe les territoires d’autres nations.

Avec l’aval de Trump, le régime israélien est en train de multiplier les manœuvres militaires sur les hauteurs du Golan syrien et son armée se prépare pour des tensions éventuelles dans cette région occupée.

Les inquiétudes de la Jordanie

La Jordanie serait l’un des premiers à subir les conséquences du « Deal du siècle », qui inclut la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan syrien. En effet, les Jordaniens considèrent la réalisation du « Deal du Siècle » sous l’égide des États-Unis (avec le soutien de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis) comme un défi existentiel dangereux qui, dans le meilleur des cas, soumettrait la Jordanie à une métamorphose structurelle profonde.

La Jordanie est consciente que le « Deal du siècle » ira au-delà de l’annexion officielle du Golan par le régime israélien et finira par l’officialisation de l’annexion illégale de Qods. En effet, la décision de Trump de transférer l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Qods n’était que la première étape. Par la suite, la Cisjordanie sera également offerte au régime israélien, ce qui signifiera la fin de la tutelle jordanienne sur Qods-Est et les lieux saints islamiques et chrétiens de cette ville. Pire encore, le sort des centaines de milliers de réfugiés palestiniens en Jordanie créera de sérieux problèmes pour le gouvernement d’Amman.

C’est la raison pour laquelle le roi Abdallah II de Jordanie a déclaré mercredi dernier que le statut de Qods constituait « la ligne rouge » pour le gouvernement d’Amman. Il a qualifié la protection des lieux saints islamiques et chrétiens d’« obligation historique du royaume hachémite ».

Par conséquent, la reconnaissance par Washington de l’annexion israélienne des hauteurs du Golan syrien serait une source d’inquiétude pour Amman, étant donné que les conséquences de cette affaire ne se limiteraient pas à la Syrie.

Après le Golan, Israël passera à l’annexion de Qods et de la Cisjordanie

Le quotidien britannique The Independent estime qu’après les propos tenus par Donald Trump au sujet du Golan syrien, la Cisjordanie palestinienne est également en danger, car le droit que le président américain a reconnu au régime israélien d’annexer les territoires d’autres pays incitera les Israéliens à tenter de s’emparer de la Cisjordanie aussi.

À ce propos, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a réagi en ces termes aux déclarations du président Trump sur le Golan syrien occupé : « La position de la Jordanie est immuable. Pour nous, le Golan est une région occupée. Une paix durable dans la région ne sera possible qu’après le retrait définitif et total d’Israël de tous les territoires arabes occupés, dont le Golan syrien. »

Le ministre jordanien a évoqué ensuite la résolution 497 du Conseil de sécurité de l’ONU, approuvée en 1981, qui considérait comme nulle et non avenue l’annexion israélienne du Golan syrien occupé.

Le Sinaï et les inquiétudes de l’Égypte

Comme la Jordanie, l’Égypte ressent à son tour le danger de l’expansionnisme d’Israël à proximité de la péninsule du Sinaï. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que Le Caire continuait à considérer le Golan syrien comme une région occupée. En effet, le gouvernement du Caire se préoccupe de la possibilité de l’extension au Sinaï du scénario du Golan, d’autant plus que par le passé, le régime israélien a déjà occupé le Sinaï égyptien : d’abord en 1956, puis en 1967.

Nishat al-Dehay, présentateur de la chaîne de télévision égyptienne TeN, a mis en garde récemment contre le risque de voir se répéter le scénario du Golan syrien au Sinaï égyptien : « Les puissances occidentales qui soutiennent le régime israélien n’ont aucune notion de la justice. Elles ne connaissent que le langage de la force. Elles veulent anéantir la dignité des nations arabes, et Trump veut se faire passer pour un héros en obligeant les nations arabes à payer l’addition. Ce que Trump fait aujourd’hui à propos du Golan syrien pourra se reproduire demain pour le Sinaï égyptien.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV