Confronté à l’appel de l’ONU exigeant des autorités françaises de lancer une enquêtes sur l’usage excessif de la force contre des Gilets jaunes, le président français tient à prendre la partie des forces de l’ordre appelant à ne pas qualifier la façon dont la police traite ces manifestants anticapitalistes de « violence policière » ni de « répression ».
Descendu dans le Sud pour participer au grand débat national portant sur la transition écologique tenu à Gréoux-les-Bains dans le sud de la France, le chef d’État français Emmanuel Macron s’est dit opposé à l’utilisation des termes de « violence policière » et de « répression » pour qualifier les actions des forces de l’ordre à l’encontre des manifestants.
« Je n’aime pas le terme de répression parce que cela ne correspond pas à la réalité », a déclaré Macron, cité par Sputnik.
« La liberté de manifester et de s’exprimer est essentielle. Mais depuis plusieurs semaines, [il y a] des gens […] qui ont décidé de s'infiltrer et de dénaturer cela [le mouvement des Gilets jaunes, ndlr]. Ils ont détruit, ils ont menacé, ils ont frappé les forces de l’ordre, c’est-à-dire des gens qui vous défendent au quotidien. Ne parlez pas de répression et de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit », a-t-il ajouté.
L’étape méridionale du grand débat national d’Emmanuel Macron, portant sur la transition écologique, a été marquée hier, jeudi 7 mars, par un rassemblement des Gilets jaunes qui attendait le président près des lieux de la rencontre à Gréoux-les-Bains.
Macron n’a pas refusé de reconnaître qu’il y a eu des victimes, mais tout en soulignant que cela n’est pas à cause des forces de l’ordre mais du fait de ce qu’il appelle d’« autres bêtises », veillant tout le temps à mettre l’accent sur l’absence de « violence policière » à l’encontre des manifestations anticapitalistes des Gilets jaunes.
« Tant que je serai là, la liberté de manifester et l’État de droit seront préservés, mais avec la rigueur qui convient pour que l’ordre public soit respecté », a-t-il dit comme dernier mot.
Le Haut-commissaire de l’ONU avait appelé la France, le mercredi 6 mars, à mener une enquête sur les cas de violence policière contre les Gilets jaunes confrontés à l’usage de lanceurs de balle de défense (LBD) qui ont fait de nombreuses victimes pendant les manifestations. Michelle Bachelet est allée jusqu’à comparer la répression policière en France à celle au Soudan, en Haïti et au Zimbabwe.
Le porte-parole du Quai d’Orsay a réagi en indiquant: « Ce n’est qu’à l’issue d’une enquête qu’on peut se permettre de dire s’il y a eu des dysfonctionnements. Est-ce qu’il y a des éléments qui doivent bouger ? […] C'est difficile d'en juger tant que les faits n'ont pu être clairement établis par la procédure administrative et l'enquête judiciaire. »