Il est vrai qu'en termes d'impacts, la tournée asiatique de Ben Salmane qui s'est achevée il y a trois jours, a surtout bien profité à Israël. Outre les frictions indo-pakistanaise, elle a été un vrai succès car depuis son passage les deux frères ennemis ne cessent de se menacer mutuellement. Mais il y a plus : la colère indienne a servi de prétexte à des clans pro-Israël au Pakistan à plaider la cause d'une normalisation des liens avec Tel-Aviv. Comme quoi MBS n'agit que par plan prémédité, peaufiné non pas à Riyad mais bien dans le bureau de Mike Pompeo ou John Bolton. L'ex président pakistanais demande à ce que le Pakistan normalise avec Israël pour contrer la menace indienne. Or la proposition a suscité un tollé. Sherry Rehman, chef du Parti du peuple pakistanais au Sénat, a critiqué les déclarations de l’ancien président Pervez Musharraf concernant les liens du Pakistan avec Israël. Elle a demandé au gouvernement de réagir immédiatement à ces déclarations et de clarifier sa position là-dessus.
«Tout le pays est sous le choc des déclarations pro-israéliennes de Pervez Musharraf lors de sa conférence de presse. Israël ne peut pas tolérer les musulmans palestiniens, comment pourrait-il tolérer une puissance nucléaire comme le Pakistan », a-t-elle affirmé en réagissant aux déclarations de l'ancien président Musharraf à propos d’Israël.
La sénatrice Rehman a souligné que la récente déclaration pro-israélienne de Pervez Musharraf n’est pas une première : « En 2005, le régime de Musharraf avait tenté aussi de briser la glace avec Israël sans aucune consultation préalable, ce qui aurait été une initiative désastreuse pour le Pakistan », « De telles déclarations confirment la controverse suscitée par le tweet d'un journaliste israélien selon lequel un avion de combat israélien serait venu de Tel-Aviv à Islamabad en octobre. Le gouvernement doit réagir immédiatement et clarifier la position du Pakistan ».
Selon l’envoyé de Farsnews à Islamabad, Musharraf a déclaré lors d’une conférence de presse à Dubaï que le Pakistan devait nouer des liens avec Israël pour contrer l’Inde.
« Le Pakistan est clairement capable de casser l’alliance entre l’Inde et Israël et d'engager des discussions avec chacun d’entre eux, en tant qu’un pays indépendant », avait-t-il estimé.
L'ancien président pakistanais s'est lancé dans une guerre verbale avec le pouvoir, une guerre qui s'est intensifiée depuis l'attaque meurtrière de Pulwama qui a coûté la vie à 44 personnes. Musharraf a mis en garde l'Inde contre la réponse à attendre d'Islamabad en cas d'une attaque contre le Pakistan.
Sherry Rehman a déclaré à ce propos: «Ce, dont nous avons besoin maintenant, ce sont des suggestions pour rétablir la paix dans la région.
Il y a quelques jours, en marge du sommet de Munich, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Mahmoud Qureïchi avait déclaré que la condition pour une normalisation Pakistan-Israël était une avancée dans la question palestinienne.
Il semble que simultanément à la visite de Ben Salmane au Pakistan, les tensions entre ce pays et son voisin indien se sont intensifiées. Israël tente, selon les analyses, d'abuser de cette situation.