L'affaire "Monica Elfriede Witt", ce- ex officier de l'armée US que les États-Unis disent avoir perdu puisque "enrôlée" par l'Iran est qualifiée par la presse outre atlantique d'échec US en termes de renseignement. En effet ce dossier que les États-Unis avaient bien rangé dans les placards et qu'ils déterrent à présent après sept ans de silence, ressemble à plus d'un égard à un autre, celui d'un ex-ministre israélien détenu aujourd'hui en Israël de collusion supposée avec Téhéran.
Monica Witt, 39 ans, est accusée "d’avoir changé de camp après plus de dix ans de service militaire américain" et "identifié des officiers de renseignement américains et leurs comptes Facebook personnels pour le compte de l’Iran".
Mise à part la part d'affabulation ou de la réalité dans cette affaire, le journal New York Times accorde toute une analyse au parcours de ce "transfuge peu ordinaire" qui s'exprimait ainsi dans un message: « Si tout le reste échoue, je peux simplement rendre public un programme et faire comme Snowden, qui était un ancien employé de la CIA ayant divulgué des documents classifiés en 2013. »
Cette déclaration ne reflète pas tout du choc que vivent en ce moment les services secrets US, souligne le journal. " En effet, ce qui inquiète plus intensément les services secrets américains, c'est la maîtrise des Iraniens à se servir de la cyberespace pour mener une opération de renseignement visant droit le Pentagone. Cela demande à ce qu'une énorme quantité de données se transfère pendant un court laps de temps en Iran et ce, via le Net, bien que le Net soit largement contrôlé par les services de renseignement américain. Mais il y a plus : Witt pêchée, le renseignement iranien a pu identifier une large gamme d'agents du renseignement de l'armée US, quitte à enrichir significativement ses archives. Partant de ce point de vue, l’Iran a pratiquement accès à un réseau d’agents ou encore d'agent double dont l’identification n’était pas si facile."
Plus loin dans son article, le journal souligne :" À la lumière de cette affaire, le Pentagone a bien compris que l’Iran était capable d’accéder aux renseignements top secret via le cyberespace et qu'il disposait surtout d’un système de protection préventive des données. Autre leçon à tirer de cette affaire : l’Iran sait beaucoup de chose sur l'emplacement de nos forces rien que dans son environnement immédiat. Ce n'est pas une bonne nouvelle quand on suit les déclarations des officiers US truffés de menaces de guerre contre l'Iran".