Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont eu ce samedi une conversation téléphonique, ont annoncé le Kremlin et l'Élysée. La conversation s'est axée évidemment sur la Syrie mais aussi sur l'Ukraine. Pour un président Macron qui se dit toujours disposé à attaquer militairement l'armée syrienne, si celle-ci "recourait à l'arme chimique contre sa population", cette conversation avec Poutine a dû être trop instructif. Le Président russe a en effet fourni à son homologue français des informations fort précieuses .
En effet, le président russe Vladimir Poutine a fourni à son homologue français Emmanuel Macron des informations sur les préparatifs des terroristes visant à organiser des provocations aux armes chimiques dans la ville syrienne d'Idlib lors d'un appel téléphonique le 16 février. Ces préparatifs impliqueraient évidemment les "Casques blancs" que soutient entre autres la France. Plus tôt cette semaine, un journaliste de la BBC, Riam Dalati a soutenu que les images de l'hôpital de Douma filmées après une attaque chimique présumée en avril dernier, et reprises en boucle par les médias du monde entier, n'étaient qu'une «mise en scène» organisée par Jaïch al-Islam.
Or – comme d'autres bien avant lui – le journaliste de la BBC Riam Dalati soutient désormais que ces images n'étaient que le fruit d'une ''mise en scène''. "Après presque six mois d’enquêtes, je peux prouver sans aucun doute que la scène de l'hôpital de Douma a été mise en scène. Aucun décès n'est survenu à l'hôpital", explique-t-il dans une série de messages sur Twitter.
À en croire la note publiée par l'Elysée, lors de cette conversation téléphonique qui a eu plutôt l'air d'un ultimatum russe à la France, le président Macron a exposé ses "priorités" et ces priorités sont les suivantes : "la poursuite de la lutte contre Daech ainsi que la protection des civils et l’accès complet, sûr et sans entraves de l’aide humanitaire aux populations civiles". Figure aussi au nombre de ses priorités, "la recherche d'une solution politique négociée, sous l’égide des Nations unies, seule à même de permettre une victoire durable contre Daech, la stabilité et le retour des réfugiés dans leur pays". Pour ce faire, Macron insiste "sur les efforts nécessaires pour permettre la réforme constitutionnelle et la tenue d'élections libres et crédibles, sous la supervision des Nations unies".
Cette conversation téléphonique intervient à peine quelques jours après une explosion meurtrière au siège du QG de renseignement des forces françaises à Raqqa, explosion qui a fait des morts dans les rangs des militaires français mais qui a été totalement "black-outé" du côté de l'Elysée.
En effet, " Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont également discuté de l'évolution de la situation dans le nord-est de la Syrie et dans la zone de désescalade d'Idlib et le Russe a informé le Français des ententes convenues jeudi lors d'un sommet en Russie entre les présidents russe, iranien et turc pour "faire avancer le processus de paix". Poutine a ainsi montré la porte de sortie à la France macroniste avant que l’enlisement français ne devienne total.
De cet entretien téléphonique, il en est résulté ceci : "un mécanisme de coordination franco-russe". "C'est un mécanisme sur la Syrie qui doit permettre d'avancer dans cette direction (coordination), avec l'ensemble des acteurs concernés. En Syrie, la situation reste très dégradée, avec des risques importants pour la sécurité régionale et internationale", estime par ailleurs l'Élysée.
Il est à rappeler que sous la direction de Macron, la France a adopté une approche plus radicale à l'égard de la Syrie. Elle a participé à une attaque contre les forces syriennes en 2018 et a renforcé sa présence militaire dans ce pays déchiré par la guerre. Néanmoins, les récents développements en Syrie ont obligé la France à améliorer la coordination avec la partie russe. Certains analystes évoquent même un désarmement de la France en Syrie, surtout qu'une fronde anti américaine semble s'être emparée du contingent français en Syrie.