C’était le 6 février 2015. Washington terminait de mettre au point le renversement des institutions démocratiques du Venezuela. Le coup d’État avait été planifié pour le 12 février. Comme toujours dans ce type d’opération, Washington veille à ne pas paraître impliqué dans les événements qu’il dirige. La CIA agit au travers d’organisations prétendument non-gouvernementales pour organiser les putschistes et sollicitent leurs alliés pour sous-traiter certaines parties du coup en occurrence au moins l’Allemagne (chargée de la protection des ressortissants de l’OTAN durant le coup), le Canada (chargé de contrôler l’aéroport international civil de Caracas), Israël (chargé des assassinats de personnalités chavistes) et le Royaume-uni (chargé de la propagande des putschistes). L’administration Trump en est en ce janvier 2018 à reconduire le coup: Washington vient de demander à Tel-Aviv de soutenir sa position et à rallier la tentative de déstabilisation en cours au Venezuela, tentative que les scénaristes du Pentagone souhaitent voir aboutir à une action militaire.
Les États-Unis ont officiellement demandé au régime israélien de soutenir la décision américaine de reconnaître l’opposant Juan Guaido qui s’est autoproclamé « président par intérim ».
Un haut cadre israélien a confié à un journaliste que les messages de Washington avaient été transmis, jeudi, par des responsables du département d’État, aux diplomates de l’ambassade d’Israël aux États-Unis.
En réalité, les Américains ont adressé des messages similaires à tous leurs alliés dans le monde qui n’ont pas encore soutenu la décision de Washington au Venezuela. Mais Israël semble occuper une place à part. Le Venezuela est l'un des alliés de longue date de la Résistance en Amérique Latine et sa déstabilisation pourrait largement servir les intérêts des États-Unis non seulement en Amérique Latine mais aussi au Moyen-Orient. Les liens entre Caracas et Tel-Aviv n'ont jamais été cordiaux, l'ex président Hugo Chavez allant même jusqu'à vouloir rompre en 2006 (date de la guerre contre le Liban) avec l'entité sioniste.
Le régime d’Israël dit ne pas avoir répondu pour le moment à cet appel craignant pour la vie de 6.000 juifs vivant au Venezuela. Mais l'argument parait amplement se tenir au regard de l'implication israélienne dans la quasi totalité des tentatives de déstabilisation US à travers le monde.
En effet, les relations privilégiées du Venezuela avec l'axe de la Résistance est un motif largement suffisant pour que les Israéliens aient de quoi s'intéresser de plus près au Venezuela.
À en croire cette source, le ministère israélien des Affaires étrangères tiendra une réunion, mercredi 30 janvier, afin de donner des conseils au Premier ministre Benjamin Netanyahu concernant la poursuite de son silence ou le soutien ouvert à la position américaine .
Dans un geste coordonné et contraire aux règles et au droit internationaux, les États-Unis et la plupart des pays occidentaux ont qualifié d’ « illégal » et d’ « illégitime » le gouvernement élu vénézuélien, et apporté leur soutien à Juan Guaido. La décision de Washington et de ses alliés européens s’est heurtée à la vive opposition de l'Iran, du Hezbollah, de la Russie, de la Turquie et de la Chine, qui dénonce cette honteuse violation du droit international.
En effet les États-Unis semblent vouloir appliquer le schéma "syrien" au Venezuela à savoir faire passer une situation de troubles intérieurs à une agression par une armée de mercenaires et ce peut être pas tant pour déclencher une action militaire que pour détruite les institutions étatiques. Or le modèle syrien n’a que partiellement fonctionné, d'abord parce que la Russie et la Chine s’y sont opposées au Conseil de sécurité, et en second lieu pour cause de la résilience de l'armée syrienne et de l'axe de la Résistance. "Vu les relations particulièrement solides qui unissent le Venezuela au Hezbollah, Tel-Aviv ne peut être étranger aux événements qui se passent en ce moment. Au cours de l'une de ses premières sorties après la tentative de putsch, Guaido a d'ailleurs dénoncé les liens Caracas-Hezbollah qui "profitent à deux parties". Cette focalisation sur la Résistance renvoie en partie aux préoccupations d'Israël et des Américains sionistes qui supportent mal la présence du Hezbollah au cœur de ce qu'ils qualifient de "triangle économique fertile" lequel est composé par le Brésil, le Paraguay et l'Argentine. Si le Hezbollah parvient à s'implanter au coeur de ce triangle, c'est tout l'impérialisme conquérant des USA-Israël qui est remis en cause, estime de son côté Hadi Mohamadi.