Sur fond d’une polémique qui ne cesse de s’accroître et qui vise directement la présence de plus en plus encombrante des troupes US en Irak, une attaque terroriste a visé la police fédérale irakienne. Or, il s’agit d’une police que les États-Unis se sont engagés à former et à assister. Les analystes politiques soulignent la multiplication trop sensible des agissements US en Irak dans le but de relancer Daech. Cette attaque est-elle une mise en garde des États-Unis à l’encontre de l’État irakien ? Si oui, pourquoi maintenir le pacte signé avec Washington ?
Les terroristes de Daech ont attaqué, dimanche soir, un poste de contrôle dans la banlieue de la ville de Khanaqin dans la province orientale irakienne de Diyalah. Deux policiers ont été tués, selon des sources irakiennes.
Malgré l’échec du groupe terroriste Daech en Irak, des résidus de ce groupe se trouvent toujours dans quelques régions du pays et mènent de temps à autre des attaques et des attentats terroristes. Les forces militaires irakiennes (armée nationale et Hachd al-Chaabi) continuent leurs opérations de nettoyage pour débusquer et capturer ces terroristes.
Avec l’appui et l’aide financière et militaire des États-Unis et leurs alliés occidentaux et arabes, dont l’Arabie saoudite, le groupe terroriste Daech a lancé, en 2014, des attaques contre l’Irak dont il a occupé de grandes parties du nord et de l’ouest, où il a commis d’innombrables crimes envers les civils.
D’intenses combats ont eu lieu, depuis, sur le territoire irakien entre les forces conjointes irakiennes qui ont fini, en 2017, par chasser les daechistes de la province occidentale irakienne d’al-Anbar, leur dernier bastion dans ce pays. Les résidus de ce groupe se trouvent, pourtant, dans quelques régions.
La province d’al-Anbar, avec ses frontières communes avec l’Arabie saoudite, la Syrie et la Jordanie et ses vastes déserts, peut être un bastion pour des groupes terroristes. Et les Américains vont en tirer profit pour engendrer l’insécurité dans la région.
Des sources sur le terrain avaient déjà fait part de nouveaux agissements US dans cette province. Il paraît que les scénarios anti-syriens et anti-irakiens seraient relancés depuis al-Anbar qui est devenue l’arrière-cour des Américains. Selon ces sources, un nombre de soldats US retirés de Syrie s’est installé dans la base d’Ayn al-Assad au sud de la région d’al-Baghdadi au nord du gouvernorat d’al-Anbar. Il semble que les Américains cherchent à établir deux nouvelles bases dans les villes d’al-Rutbah et d’al-Ramanah dans le nord-ouest et l’ouest d’al-Anbar afin de poursuivre leurs objectifs.
La création d’une telle base permettra aux troupes américaines de poursuivre leur jeu ambivalent consistant à soutenir les résidus de Daech à l’est de l’Euphrate, notamment les cellules dormantes terroristes à al-Anbar.
Les agissements des Américains n’ont pas échappés aux yeux des forces irakiennes. Récemment, les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) ont annoncé avoir fait échouer le plan des « forces américaines aux allures suspicieuses » qui cherchaient à collecter des informations sur les forces irakiennes à la frontière avec la Syrie.
D’après le commandant des Hachd al-Chaabi dans la province d’al-Anbar, les forces américaines ont effectué leur opération de reconnaissance dans une zone le long de la frontière irako-syrienne. Ils se sont permis de poser des questions aux forces irakiennes sur le nombre des postes de contrôle, la quantité et la nature des armements ainsi que sur le nombre d’effectifs militaires déployés à la frontière. Une fois leur tentative d’espionnage échoué, les forces US sont rentrées bredouille à la base Be’er al-Marassima, ajoute le communiqué.