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La redoutable reprise de Manbij pour Tel-Aviv et Ankara

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats de l'armée syrienne à Deraa, le 30 juin 2018. ©AFP

Furieux contre le succès du triangle « Iran, Assad, Russie » de faire rallier les Kurdes au gouvernement syrien, Washington tente de satisfaire son allié israélien en autorisant les Kurdes à conserver leurs armes américaines afin de pouvoir créer un État fédéral kurde dans le Nord syrien. À cet égard, les forces de la coalition internationale ont annoncé ne pas envisager de se retirer de la ville de Manbij.

Prévoyant le retrait des troupes américaines de Syrie, les commandants américains recommandent d’autoriser les forces kurdes à conserver les armes fournies par les États-Unis, ont déclaré quatre responsables américains, ce qui risque de mettre en colère l’allié de l’OTAN, la Turquie.

Le plan du Pentagone sera présenté à la Maison Blanche dans les prochains jours, le président américain Donald Trump devant prendre la décision finale, a rapporté l’agence Reuters.

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La proposition de laisser aux Unités de protection du peuple (YPG) des armes fournies par les États-Unis pourrait inclure des missiles antichars, des véhicules blindés et des mortiers, a ajouté Reuters.

Les forces de la coalition américaine sont toujours présentes dans la ville de Manbij, dans le nord-est de la Syrie, en dépit d’un accord conclu entre l’armée syrienne et les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Dans ce droit fil, le sénateur américain Lindsey Graham a déclaré dans un tweet publié dans la matinée de ce samedi 29 décembre : « Si les rapports sur l’alignement des Kurdes sur Assad sont exacts, un désastre majeur est en préparation », en ajoutant : « Un cauchemar pour la Turquie et éventuellement Israël ».

Pour Lindsey Graham les grands gagnants sont la Russie, l’Iran et le président syrien.

Parallèlement à son entrée dans la ville syrienne de Manbij dans le nord d’Alep, l’armée syrienne y envoie des convois militaires. La télévision gouvernementale syrienne a diffusé, hier soir, des images montrant les chars et les véhicules blindés de l’armée syrienne se dirigeant vers la ville de Manbij.

Faisant état des agissements de la Turquie sur les frontières avec la Syrie, les sources sur le terrain, citées par la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera, rapportent que l’armée turque a envoyé des équipements militaires depuis la ville de Jarablous dans le nord de la province syrienne d’Alep.

L’importance stratégique de Manbij

Située dans le Nord syrien, Manbij est l’entrée orientale de la ville d’Alep depuis où partent, en direction de l’Est, deux routes de transit qui mènent l’une à la ville d’al-Bab et l’autre à Deir Hafer. L’autoroute reliant al-Bab à Manbij est l’une des routes de transit les plus importantes dans le Nord syrien. Elle fait également partie de la Route de la soie, ancien réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe.

La deuxième importance stratégique de la ville de Manbij renvoie à sa proximité avec Raqqa. Les évolutions à Raqqa et sa souveraineté pourront donc être impactées selon la reprise du contrôle de Manbij par l’une des parties impliquées. Il va de soi, Raqqa sera intégrée dans le champ de souveraineté de Damas en cas de reprise de la ville de Manbij par la Résistance syrienne.

Vient en troisième lieu, la proximité de Manbij à environ 40 kilomètres des frontières avec la Turquie. Les autorités turques sont conscientes du fait que la domination des forces de Résistance pourrait conduire à la domination de Damas sur les frontières syro-turques.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV