L'État français s'est obstinément refusé à soutenir son pétrolier en chef Total sur le marché énergétique iranien quand le président US s'est retiré, au mépris du droit international, de l'accord nucléaire. Quelque 7 mois plus tard, début novembre, ces mêmes États-Unis ont décidé de dispenser huit pays de leurs sanctions énergétiques "extraterritoriales" au nombre desquels ne figurait toujours pas la France. Cette France a dû pour le reste subir des injures les plus éhontés du président US la semaine des commémoration de l'Armistice puisque M. Macron avait osé l'idée d'une armée européenne laquelle pourrait un jour s'affranchir du joug US.
Or ces reculades consécutives, ces humiliations en cascade, les Français en ont assez. Le français lambda se demande pourquoi Total devra se soumettre au diktat de Washington et se retirer du marché pétro-gazier iranien et ce, au bénéficie des Chinois, alors que lui fait face à la hausse continuelle du prix à la pompe, qu'il a du mal à se chauffer en hiver par crainte des factures de la fin du mois. Alors Gilet jaune ou pas, il a décidé de descendre dans la rue pour crier son ras le bol. Les médias mainstream tout comme les partis politiques ont tenté de décrire cette révolte comme étant une prolongation du mai 68 mais rien n'est moins sûre : ce qui se passe depuis samedi 17 novembre dans les rues de la France est l'ébauche d'une révolte "anti-système" laquelle dénonce justement la fin de la "France souveraine" déclenchée en mai 68. Alors, c'est quelque chose de plus, que le simple prix à la pompe qui a fait descendre les Français dans les rues.
Les «Gilets jaunes» ont dénoncé la baisse du pouvoir d'achat et la hausse des taxes, mais à travers tout ceci, un système qui arnaque non seulement leur argent, mais aussi leur "identité". Car l'argent que produisent ces taxes, M. Macron et ses lieutenants, s'en emparent pour financer les aventures guerrières de l'Amérique conquérante en Europe de l'est, au Moyen-Orient, en mer de Chine, ou encore en Afrique.
Ainsi, des dizaines de milliers de Français ont battu samedi 17 novembre le pavé à travers toute la France. Quelques 283 000 participants avec plus de 2 000 rassemblements , à en croire le ministère français de l'Intérieur. C'est énorme pour un rassemblement spontané quand on sait qu'il a touché Paris, Lille, Toulouse, Quimper, Châteauroux, Bourg-en-Bresse, Bandol. Et face au choc qu'il a produit, la violence policière était évidemment au rendez-vous : un mort et 227 blessés, dont sept graves. Mais outre ce bilan, il y a eu aussi 52 interpellations, dont 38 ont été placés en garde à vue.
Sur les Champs-Élysées et sur d’autres grandes artères des villes françaises, la police a fait usage de gaz lacrymogènes, genre de pratique que la Franec "pro-système" dénonce régulièrement dans d'autres pays. Face à cette volonté de réprimer, les manifestants n’ont pas hésité à s’en prendre aux forces de l’ordre, leur demandant même de rejoindre les cortèges. Devant le palais de l'Élysée, les protestataires ont chanté l’hymne national français, la Marseillaise et ont scandé : « Macron, démission ! » Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à réagir en faisant usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Extension du mouvement à la Belgique :
Le 17 novembre a marqué un tournant : des revendications sociales d'un peuple a servi de base à des revendications politiques qui risquent désormais dépasser les frontières françaises pour aller toucher les pays voisins. Le mouvement s'est étendu en effet à la Belgique : samedi ses membres ont bloqué des dépôts de carburant en Belgique, ont annoncé la presse belge ainsi que des utilisateurs des réseaux sociaux de la Belgique.
Selon l'agence de presse Belga, les membres des « Gilets jaunes » ont bloqué la raffinerie Total Petrochemical de Feluy empêchant les camions citernes d'accéder au site. Et une action similaire se serait déroulée au dépôt de la société Proxifuel de Wierde. Les médias belges, RTBF et RTL-TVI ont rapporté qu'un autre blocage avait eu lieu à Wandre. Ces actions seraient pour l'instant limitées à la région francophone de Wallonie. Mais ces médias tendent comme toujours de donner une couleur régionaliste ou linguistique à ce mouvement alors qu'en réalité, il s'agit d'une révolte bien plus large contre les liens de vassalités qui nouent l'Europe aux États-Unis d'Amérique.