Le peuple et le gouvernement iraniens sortent plus soudés des sanctions américaines, convaincus de l’inefficacité de toute négociation avec les États-Unis.
Le journal libanais Al-Akhbar fait allusion à la manifestation antiaméricaine du 4 novembre (13 Aban) à Téhéran et dans d’autres villes iraniennes.
D’après le journal libanais, c’est en descendant dans la rue et en scandant des slogans antiaméricains que les Iraniens accueillent le nouveau tour de sanctions américaines ce qui représente un véritable défi pour les États-Unis.
« Les récentes manifestations montrent que le nouveau round de sanctions américaines a renforcé la solidarité des Iraniens ; en ce sens que le peuple iranien fera face, cette fois-ci, avec plus de force, aux sanctions US », écrit le journal.
Ces sanctions qui touchent les secteurs vitaux de l’économie dont le pétrole, la pétrochimie, les transports et la construction de navires ont effectivement renforcé l’entente et l’unité au sein de différents groupes politiques et de diverses couches de la société iranienne autour d’une réalité. « Ce ne sont pas les Iraniens qui ont bafoué l'accord nucléaire par conséquent, quelle que soit la qualité des négociations US, elles seront inefficaces », ajoute le journal.
Par ailleurs, des sources occidentales disent que la décision américaine de faire revenir les sanctions anti-iraniennes a fourni une opportunité pour d’autres pays, acteurs ou puissances économiques pour réaliser leur souhait de devenir indépendant envers le dollar US.
Dans une analyse, la chaîne BBC fait allusion à une déclaration commune publiée par la Russie, la France, la Chine, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Union européenne, faisant part de la création de mécanismes particuliers financiers censés faciliter le commerce avec l’Iran.
L’Union européenne a ainsi annoncé vouloir créer une entité spécifique pour «faciliter les transactions financières légitimes avec l'Iran» notamment pour acheter du pétrole, dans le cadre d’un mécanisme nommé « Special Purpose Vehicle » (véhicule à objectif spécial).
D’après l’analyse de la chaîne BBC, la création de ce véhicule financier a pour objectif de contourner le dollar américain dans les transactions avec l’Iran, de façon à ôter à Washington la possibilité de s’informer du contenu des transactions grâce à l’examen des circulations financières par le dollar US qui ont toujours été la base du commerce international.
Ainsi, les États-Unis ne seront plus capables de sanctionner les parties impliquées dans la transaction ni la banque chargée des transferts d’argent. Et même si les États-Unis sanctionnent le mécanisme de « Special Purpose Vehicle », les sanctions américaines seront inefficaces, car le nouveau mécanisme financier n’aura pas en principe besoin de la monnaie US.
Ce mécanisme aurait donc les particularités lui permettant de devenir une alternative pour le fameux SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), d’autant plus que les cinq acteurs majeurs de l’économie mondiale (la Chine et la Russie, d’une part, et les trois puissances européennes à savoir le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, de l’autre) seront impliqués dans ce plan, ajoute l’article.