Une vingtaine de jours après la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, le ministre saoudien des Affaires étrangères s’est finalement exprimé sur le dossier.
Le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Joubeir a déclaré, le dimanche 21 octobre, lors de sa première réaction officielle à la disparition de Jamal Khashoggi, que Riyad réclamait la punition des personnes impliquées dans la mort de Jamal Khashoggi.
« Il faut punir les auteurs de ce crime pour empêcher la répétition de tels événements », a réaffirmé Adel al-Joubeir, soulignant qu’il fallait faire toute la lumière sur ce dossier.
Dans une autre partie de son interview accordée à la chaîne de télévision américaine Fox News, Adel al-Joubeir a qualifié de « monté de toutes pièces » le communiqué initial du procureur général d’Arabie saoudite selon lequel Jamal Khashoggi aurait quitté le consulat saoudien à Istanbul.
Adel al-Joubeir a démenti toute implication des proches du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans le crime, disant qu’« aucun dirigeant saoudien, pas même Mohammed ben Salmane, n’a été informé du meurtre ».
Le chef de la diplomatie saoudienne a déclaré qu’il n’avait aucune information sur le corps de Khashoggi. « Nous ne savons pas où est son corps ni comment il a été tué », a-t-il réaffirmé.
Et d’ajouter : « 18 personnes ont été arrêtées et elles seront probablement traduites en justice. Le roi a destitué un certain nombre de responsables. Il est peu probable que tous les 15 membres de l’équipe saoudienne aient été présents à l’intérieur du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le jour où Khashoggi a été tué. »
Adel al-Joubeir a déclaré qu’il ne savait rien des enregistrements sonores des conversations qui faisaient part, d’après la presse turque, d’une décapitation de Khashoggi.
« Nous parviendrons à faire toute la lumière sur ce crime, grâce aux enquêtes en cours. Le roi Salmane est déterminé à découvrir la vérité et à punir les auteurs », a-t-il expliqué.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères a qualifié d’« erreur monumentale » et d’« acte arbitraire » le meurtre de Khashoggi.
« Ni le prince héritier ni le chef du service de Renseignement n’était au courant de cette mission. Les auteurs du meurtre ont transgressé leurs prérogatives lors d’une mission arbitraire et ils ont commis une erreur monumentale », a déclaré Adel al-Joubeir lors de son entretien avec Fox News.