Damas et Amman ont décidé de rouvrir le point de passage de Nassib, permettant le transit de marchandises au Moyen-Orient.
Le principal point de passage entre la Syrie et la Jordanie, autrefois vital pour le transit de marchandises au Moyen-Orient, sera rouvert lundi après trois ans de fermeture, ont annoncé dimanche les autorités des deux pays, citées par l’AFP.
Ce poste, appelé Nassib du côté syrien et Jaber du côté jordanien, était fermé depuis 2015 sur décision d’Amman. Sa réouverture a été décidée après la reprise en juillet dernier, par le régime syrien aidé de son allié russe, de la région jouxtant la frontière jordanienne, contrôlée jusqu’alors par les rebelles, a ajouté l’AFP.
À Amman, Joumana Ghneimat, ministre d’État chargée des médias et porte-parole du gouvernement, a annoncé dans un communiqué « la réouverture lundi du poste-frontière », a ajouté cette source.
À Damas, le ministre de l’Intérieur Mohammed al-Chaar a annoncé un accord avec la Jordanie pour rouvrir le passage frontalier. Il a indiqué à l’agence de presse officielle SANA qu’un comité technique syro-jordanien avait convenu lors d’une réunion ce dimanche 14 octobre au poste-frontière « des préparatifs et des mesures en vue de la réouverture du passage lundi », toujours selon cette même source.
Des travaux de rénovation du poste-frontière et des routes qui y mènent ont commencé afin de rétablir la circulation et de faciliter le transport des passagers et des marchandises entre les deux pays, selon SANA.
Après plus de sept ans de conflit, Damas ne contrôle que la moitié des 19 points de passage avec ses voisins, le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Turquie.
Damas espère la réouverture du point de passage de Nassib, où des centaines de camions transitaient quotidiennement avant la guerre, assurant la connexion entre la Syrie et la Jordanie ou les pays du Golfe persique.
Sa réouverture serait aussi une bonne nouvelle pour les agriculteurs et commerçants libanais, dont les activités commerciales vers les pays du golfe Persique ont été durement affectées depuis sa fermeture, a précisé l’AFP.
Le passage de Nassib est situé dans la province de Deraa, qui a été libérée par l’armée syrienne. Sa libération aura des impacts positifs sur les relations politiques entre la Syrie et la Jordanie et sur la relance des activités économiques.
Depuis le début de la crise syrienne en 2011, le gouvernement jordanien s’est déclaré neutre en soulignant qu’il ne soutiendrait aucune des parties impliquées en Syrie. Toutefois, contrairement à ses prétentions, au début de la crise syrienne, le gouvernement jordanien avait mis son territoire à la disposition de ceux qui avaient déserté les rangs de l’armée syrienne, a rapporté l'agence de presse iranienne Fars News.
En outre, au cours des dernières années, des milliers d’éléments takfiristes, en franchissant les frontières jordaniennes pour se rendre en Syrie, ont contribué à la poursuite de la crise syrienne. Il semble que la suprématie que l’armée syrienne a regagné à l’aide de ses alliés ait convaincu les autorités jordaniennes qu’elles devraient entretenir des relations amicales avec leur voisin du nord, a ajouté Fars News.
