Amnesty International a tenu Washington pour responsable du massacre des civils à Raqqa, réclamant que les auteurs soient punis.
Lors d’une conférence de presse à Beyrouth, Amnesty International a levé un coin de voile sur la situation humanitaire et les services publics déplorables prévalant à Raqqa, appelant la communauté internationale à déployer tous ses efforts pour améliorer la situation.
L’ONG Amnesty International souligne que « la coalition conduite par les États-Unis a détruit une grande partie de la ville de Raqqa lorsqu’elle servait de bastion syrien de Daech, mais elle a fait bien peu pour contribuer à sa reconstruction ».
« Près d’un an après la fuite des derniers terroristes, 80 % de la ville est toujours à l’état de ruine et des milliers de cadavres restent ensevelis sous les décombres », a affirmé Anya Neistat, directrice générale chargée des recherches à Amnesty, citée par Reuters.
« Il est tout à fait choquant de voir que si peu ait été fait au cours de l’année écoulée pour ramener Raqqa à la vie », a-t-elle dit au retour d’une visite sur place. « Eu égard aux montants dépensés pour mener cette campagne très, très coûteuse, la coalition devrait avoir assez d’argent pour en assumer les conséquences. »
La ville syrienne de Raqqa a été reprise en octobre 2017 par les Forces démocratiques syriennes (FDS), largement soutenues par les États-Unis.
« 30 000 logements ont été complètement détruits et 25 000 l’ont été partiellement. Environ 2 500 corps ont été extraits des décombres, en grande majorité ceux de civils tués par les frappes aériennes de la coalition US », a déclaré Anya Neistat.
Amnesty International croit que le massacre à Raqqa est le résultat des frappes de la coalition américaine et l’ONG a remis les documents de ce carnage à la coalition, qui n’a reconnu que la mort de 77 civils.