En Irak, suite aux récentes protestations sociales dans le sud de l’Irak qui ont tourné au chaos et dégénéré en violence meurtrière, les groupes de la résistance islamique ont appelé à la démission « immédiate » du Premier ministre.
Cités par la chaîne panarabe Al-Mayadeen, ces groupes ont publié une déclaration dans laquelle ils ont appelé à la démission « immédiate » du Premier ministre Haïder al-Abadi, responsable, à leurs yeux, de l’actuelle crise qui prévaut dans la province pétrolière de Bassora au sud.
Pointant du doigt l’inaction du gouvernement face à la grogne sociale amorcée en début de juillet, les groupes de la résistance islamique de l’Irak ont averti que les fauteurs de troubles mettaient le feu à des bâtiments publics et les sièges des partis en vue de déclencher une guerre civile.
Cette déclaration a mis en garde les factions politiques irakiennes contre le plan américano-saoudien qui vise à étendre le chaos dans le pays.
Hier mercredi, sept explosions ont secoué la zone verte de la capitale Bagdad qui abrite les institutions clé du pays. Trois obus de mortier ont été également tirés vers un terrain abandonné d'un quartier ultra-sécurisé au centre de Bagdad. Aucun dégât n'a été signalé.
De même, le centre d’information de la sécurité irakienne a exhorté les manifestants à aider les forces de sécurité à préserver les biens publics et privés à Bassora.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, d'épais nuages de fumée noire et de hautes flammes s'élevaient du siège du gouvernorat de Bassora, de la résidence du gouverneur provincial, ainsi que des sièges des partis politiques et groupes liés à la résistance islamique, tandis que des milliers de manifestants étaient de nouveau dans la rue.
Certains médias irakiens ont même évoqué des tentatives visant à attaquer les représentations diplomatiques étrangères à Bassora. La progression anormale du mouvement de contestation sociale a poussé les autorités à décréter un couvre-feu.
Dans ce tohu-bohu, trois personnes ont été tuées et 35 autres blessées, parmi lesquelles des forces de l’ordre, selon un communiqué du ministère irakien de la Santé.
Le leader chiite Moqtada Sadr, vainqueur des législatives, qui a appelé à « des manifestations de colère pacifiques à Bassora », a demandé au Parlement de convoquer le gouvernement pour qu'il expose des « solutions concrètes et immédiates ».