Pourquoi l'armée israélienne qualifie-t-elle le Hezbollah d'armée la plus forte du Moyen-Orient après l'armée israélienne? Y a-t-il une « exagération » dans la description pour induire en erreur l'opinion publique? Selon le célèbre éditorialiste du monde arabe, il n'existe aucune exagération : la réalité est que les armées arabes ne sont plus ennemis d'Israël et que la seule force arabe à lui tenir tête, c'est le Hezbollah.
L’armée israélienne organise ses exercices militaires pour se préparer à une guerre contre le Hezbollah qui pourrait se solder par l'infiltration des combattants de la Résistance libanaise dans le nord d’Israël et des tirs de missiles contre les villes israéliennes.
L'éditorialiste de Rai al-Youm Abdel Bari Atwan y revient et écrit :
« Nous n’avons pas été surpris par les déclarations d’un haut officier de l’armée israélienne qui a qualifié le Hezbollah de deuxième plus forte armée du Moyen-Orient après Tsahal. Et la raison en est bien claire : en effet, il s'agit d'une force armée qui a pu vaincre, à elle seule, et à deux reprises, Israël au sud du Liban. La première défaite date de l'an 2000, quand le Hezbollah a contraint l’armée israélienne à se retirer du sud du Liban puisque ses commandants ont été incapables d'encaisser les conséquences des combats d’usure que leur avait infligés le Hezbollah. Le deuxième échec remonte à 2006 où les combattants du Hezbollah ont vaincu les militaires ultra-armés d’Israël au bout de 33 jours de combat », a souligné Abdel Bari Atwan.
Ces jours-ci, l’armée israélienne multiplie des manœuvres militaires dans l'unique objectif de se préparer à une confrontation qui la mettrait face au Hezbollah. Un Hezbollah capable désormais de prendre pour cible les villes d’Israël voie de s’emparer du nord de la Palestine occupée.
Douze ans après la fin guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah, la "brigade Golani", force élite de l’armée israélienne a mené, il y a deux semaines, des manœuvres dans le nord israélien, testant de nouvelles technologies et tactiques de guerre. Ses effectifs ont simulé une guerre contre le Hezbollah, et ce juste quelques semaines après que les unités blindées de "Tsahal" eurent mené des exercices dans la région de Galilée, à proximité des frontières libanaises.
Le journal israélien Yediot Aharonot, citant des rapports militaires israéliens, s'est voulu bien alarmiste: le Hezbollah libanais disposerait d’un nouvel arsenal militaire, bien sophistiqué, et comprenant des appareils de vision nocturne de haute qualité, des appareils électroniques anti-drones « Drunz » et des missiles capables de transporter des ogives pesant une demi-tonne d’explosifs, ainsi que des centaines de drones. Fait bien significatif, l'armée israélienne ne parle plus de guerre contre n'importe quelle armée; c'est le nom du Hezbollah qui ne cesse de revenir. Mais pourquoi ? Parce que les armées arabes sont désormais hors du jeu dans les équations militaires israéliennes! Ce sont des armées dont les gouvernements ont normalisé leurs relations avec Israël, et qui ont changé de position et sont passés du camp ennemi à celui d’ami de Tel-Aviv. Les armées de certains pays arabes participent même à des exercices militaires aux côtés de l'armée israélienne et sous la protection américaine.
Le secrétaire général du Hezbollah libanais Seyyed Hassan Nasrallah n'a pas exagéré quand il a dit dans un récent discours que le Hezbollah est plus puissant que toutes les armées de la région. On ne parle pas ici du nombre d’avions militaires, de chars, de véhicules blindés et de soldats, mais de l'efficacité au combat en premier lieu ainsi que d'autres facteurs comme le leadership et la capacité de prendre des décisions pour faire la guerre. On parle aussi du sens de sacrifice, de foi pour remporter une victoire décisive. Voilà pourquoi face au Hezbollah, peur et panique gagnent les rangs des militaires israéliens et alors qu’ils n’ont pas encore terminé un exercice militaire, les militaires sionistes en commencent un autre. C'est leur façon de prévoir le pire, conjurer le sort et d'éviter que la magistrale défaite de juillet 2006 ne se reconduise. Mais est-ce suffisant?