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Idlib : Moscou et Ankara pourront-ils tomber d’accord ?  

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu (D) et son homologue russe Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue de leur réunion à Ankara, le 14 août 2018. ©AFP

Les ministres des Affaires étrangères russe et turque entendent lancer les préparatifs d’une rencontre des chefs d’État turc, allemand et français à Istanbul et baliser le terrain au règlement de la crise dans la province syrienne d’Idlib.

Le quotidien russe Kommersant, qui paraît à Moscou, a publié ce mardi 14 août un article à propos d’une rencontre qui vient d’avoir lieu entre les ministres russe et turc des Affaires étrangères à Ankara.

« Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc Mevlüt Çavusoglu discutent de la situation en Syrie et des préparatifs d’un sommet qui réunira, le 7 septembre, les chefs d’État russe, turc, allemand et français à Istanbul. Cependant, la situation en cours dans la province syrienne d’Idlib, qui est limitrophe avec la Turquie, reste le sujet le plus épineux et préoccupe vivement les autorités syriennes.

À l’approche de sa visite à Ankara, Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie et la Turquie assumaient une lourde responsabilité pour garantir la sécurité et la stabilité de la Syrie.

Lavrov s’est fixé également pour mission de rendre le terrain propice à la tenue d’une rencontre des chefs d’État turc, russe et français à Istanbul, dont l’initiative a été avancée, à la fin du mois de juillet, par le président turc Recep Tayyip Erdogan. Erdogan envisage, en effet, de réunir à la même table les représentants des pays impliqués dans les négociations d’Astana, plus l’Allemagne et la France, qui sont sérieusement confrontées à une crise liée aux réfugiés syriens.

En plus, la France, les États-Unis, l’Allemagne, la Jordanie et l’Arabie saoudite font partie d’un groupe qui a été mis sur pied, début 2018, à l’initiative de Paris pour contribuer au règlement de la crise en Syrie.

Sur le front terrestre de la Syrie, la situation peut revenir à la normale sans contribution dudit groupe, dans le cadre des négociations d’Astana.

À présent, les opinions divergent sur un éventail de sujets concernant la Syrie et son avenir. L’un de ces sujets est le destin des réfugiés syriens.

La Russie est d’avis qu’il n’existe plus aucun obstacle empêchant les réfugiés syriens de regagner leur pays au moment où la lutte contre le terrorisme touche à sa fin et où la majeure partie du sol syrien est contrôlée par le gouvernement Damas. Pour la Russie, le seul problème qui pourrait entraver le processus du retour de réfugiés est la destruction des infrastructures urbaines. C’est pourquoi les pays qui désirent régler la crise en Syrie devraient renforcer leur contribution à la reconstruction du pays.

Mais l’opinion de Moscou n’est pas partagée par les pays occidentaux, voire par les Nations unies, qui pensent qu’il faudrait d’abord mener à bien le processus du règlement politique de la crise avant de se focaliser sur le retour des réfugiés. Une telle idée puise plutôt dans la position hostile de l’Occident envers le gouvernement de Damas. »

Idlib : Moscou et Ankara pourront-ils tomber d’accord ?  

Kommersant continue : « Par ailleurs, la situation reste toujours instable dans le nord de la Syrie, touché par deux opérations militaires de l’armée turque, soutenue par des groupes armés, contre Daech et une partie des miliciens kurdes. Les régions du nord d’Alep, contrôlées par les Kurdes syriens, et la province d’Idlib, la dernière zone de désescalade, ne sont toujours pas sous le contrôle de Damas. Au mois de juillet, le président syrien Bachar al-Assad a fait part de sa décision de libérer les quatre coins de la Syrie. Cela alors que les dirigeants turcs espèrent pouvoir maintenir leur contrôle sur la province d’Idlib et d’autres régions du Nord en tentant de réorganiser tous les groupes armés opérant dans ces localités. »

Kommersant indique ensuite que la Russie s’engage à empêcher tout conflit militaire à Idlib et à prévenir un bras de fer Ankara-Damas.

« Dans le même temps, des discussions sont en cours entre le gouvernement syrien et les Kurdes dans l’objectif de lancer une opération militaire conjointe contre les terroristes opérant toujours à Idlib. »

Selon le quotidien russe, « si les troupes gouvernementales syriennes commencent une opération militaire à Idlib, l’aviation russe la couvrira. D’autre part, la Turquie sera obligée de prêter main-forte aux groupes armés qu’elle soutient et cela mettra la Russie face à une situation bien compliquée ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV