La Turquie pourra prendre des mesures juridiques si les États-Unis refusent de lui livrer des avions de chasse F-35.
Selon l’agence russe Sputnik, le porte-parole du président turc, Ibrahim Kalin, a affirmé ce mardi 31 juillet que le F-35 constituait un projet international, avant d’ajouter qu’Ankara pourrait recourir à des mesures juridiques contre les États-Unis si ces derniers refusaient de lui livrer ces avions de chasse.
Selon les médias turcs, Ibrahim Kalin a rappelé que la Turquie avait jusqu’ici payé environ 900 millions de dollars dans le cadre du projet.
Il a rappelé qu’il s’agissait d’un projet multi-facette et multinational et que les pilotes turcs poursuivaient leur stage d’entraînement aux États-Unis pour apprendre à piloter ces avions de chasse.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait précédemment averti qu’Ankara recourrait à l’arbitrage international si les États-Unis bloquaient la vente des chasseurs F-35.
Vers la fin juin, les États-Unis ont livré leur premier avion de combat furtif F-35 à la Turquie, malgré les tensions avec ce pays et l’opposition du Sénat américain. Pour le moment la Turquie n’en possède que deux.
Pourtant, le Sénat américain s’est opposé à la livraison d’avions, une réaction virulente contre la décision d’Ankara, « partenaire depuis 2002 du consortium international ayant financé le F-35 », d’acheter des systèmes de défense antiaérienne russes S-400, auquel cet avion furtif est pourtant capable d’échapper.
Les sénateurs US ont également prétexté l’arrestation, en Turquie, d’un prêtre américain qu’Ankara accuse d’espionnage et d’implication dans des actes terroristes.
S’il est adopté par la Chambre des Représentants et le Sénat, puis signé par le président Donald Trump, le projet de loi sur les prérogatives de la défense nationale pour l’année fiscale 2019 exigera du Pentagone qu’il remette un rapport aux législateurs en l’espace de 90 jours, avec des explications détaillées sur les relations avec Ankara. Cela pourrait aboutir à la suppression de la Turquie de la chaîne de fabrication des F-35 et bloquer la vente de ces avions de chasse à l’armée de l’air turque.
Lire aussi :
Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a pour sa part mis en garde contre les impacts négatifs et les lourds dégâts financiers qui résulteraient d’une telle décision.