Le jeune prince ambitieux saoudien, Mohammed ben Salmane, a mis sa mère en résidence surveillée, note le quotidien espagnol, El Mundo.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) nommé également ministre de la Défense du royaume saoudien, a mis sa mère, la princesse Fahda bint Falah al-Hathleen, en résidence surveillée dans un palais, à distance de son époux, le roi Salmane, pour qu’elle ne sape pas son pouvoir, selon le quotidien espagnol.
Personne n’a le droit de la rencontrer sans l'autorisation de MBS, ajoute la source.
"Au cours de ces trois dernières années, MBS aurait empêché sa mère de voir le roi Salmane, la maintenant sous assignation à résidence dans un palais, car elle s'est dite septique quant aux capacités de son fils à diriger le pays", toujours selon ce quotidien.
Mohammed ben Salmane craint, ajoute El Mundo, que sa mère n’utilise son influence sur le roi (son père), âgé de 82 ans, pour l’empêcher de s’emparer du pouvoir et risquer ainsi de diviser la famille.
La princesse Fahda bint Falah al-Hathleen est la troisième et unique épouse officielle du roi Salmane. Elle est la mère de 6 des 13 enfants du roi.
Quatorze hauts responsables américains liées aux renseignements ont déclaré à la chaîne NBC que MBS a empêché, au cours de ces trois dernières années, sa mère de voir son père, le roi Salmane, et l’a éloigné de lui alors qu’il poursuit tranquillement son ascension au pouvoir.
Toujours selon les autorités américaines, cités par NBC News, début 2016, les services de renseignement américains ont repris des communications dans lesquelles MBS parlait de ses efforts pour garder sa mère loin de son père, "atteint d’Alzheimer", sans qu’il ne le sache.
Une page s’est brutalement tournée en Arabie saoudite, le 21 juin 2017, avec la décision du roi Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud de propulser son fils trentenaire au rang de prince héritier. Pour ce faire, le souverain saoudien a écarté son neveu, Mohammed ben Nayef, qui occupait, en outre, les fonctions de ministre de l’Intérieur.
La décision du roi Salmane était également un tournant compte tenu du jeune âge du prince héritier.
Mohammed ben Salmane était devenu un très précoce conseiller de son père, en 2009, lorsque ce dernier occupait encore les fonctions de gouverneur de Riyad. Il l’avait accompagné au ministère de la Défense, l’un des piliers de la dynastie, à la mort de son inoxydable titulaire, Sultan Ben Abdelaziz Al-Saoud, en octobre 2011.
L’un de ses premiers actes a été d’engager l’Arabie saoudite dans une guerre d'agression contre le Yémen. Mais le prince ambitieux ne s’est pas limité aux armées, puisqu’il a rapidement pris le contrôle du secteur du pétrole, éminemment stratégique, ouvrant la voie à une privatisation partielle de la puissante compagnie Aramco. En avril 2016, enfin, il a dévoilé un ambitieux programme de modernisation d’un pays dépendant de la rente pétrolière, « Vision 2030 ». Il avait œuvré auprès d’un autre « héritier », Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, pour organiser la première visite à l’étranger du président des États-Unis, en mai, en Arabie saoudite.