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Le Quai d'Orsay tente d'obtenir la libération de ses forces capturés à Hudaydah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président Emmanuel Macron (G), et le prince héritier saoudien, Ben Salmane (D). ©AFP

Mohammed Ali al-Houthi, le président du Comité révolutionnaire du Yémen, a regretté la prise de position de l’Union européenne qui "étant soumise à la France et à la Grande-Bretagne", deux "agents US en Europe", exclut la condamnation du blocus inhumain imposé à Hudaydah et feint d'ignorer "le massacre des dizaines de milliers de civils yéménites".

Cité par la chaîne Al-Mayadeen al-Houthi a jugé sur sa page Twitter, le communiqué émis par l’Union européenne de "positif" mais "largement insuffisant" pour remédier aux souffrances que subit le peuple yéménite. Al-Houthi a reproché à la France et à la Grande- Bretagne d'"avoir modifié les clauses de la déclaration de l’UE de façon à éviter une condamnation des agressions de Riyad et d'Abou Dhabi". 

Après avoir renié dans un premier temps sa présence aux côtés des forces d'agression saoudo-émiraties, la France a reconnu avoir envoyé ses forces "déminer" la côte-ouest yéménite. Et pourtant, les combattants d'Ansarallah ont réussi aux premiers jours de l'offensive du camp arabo-atlantiste contre Hudaydah, à capturer un bateau de guerre appartenant aux forces françaises. Deux Français auraient été capturés et le Quai d'Orsay tentent d'obtenir très discrètement leur libération via des négociations. 

A cette grave erreur stratégique qu'est l'engagement direct des forces militaires françaises dans un conflit où la France n'a strictement aucun profit à tirer, s'ajoute une autre, d'ordre cette fois diplomatique : la tenue mercredi 27 juin à Paris d'une réunion sur le Yémen qui se veut à vocation humanitaire mais d'où est absente la principale victime de la crise humanitaire à savoir le peuple yéménite. C'est d'ailleurs Riyad et Abou Dhabi, principaux bourreaux de la guerre, qui y ont le droit à la parole : pas de délégation d'Ansarallah, ni l'Iran.  

Pour  François Frison-Roche, politologue au CNRS-Paris 2, spécialiste du Yémen où il a dirigé, de 2012 à 2014, un projet d’aide à la transition démocratique, à l’ambassade de France à Sanaa et qui vient de publier « Yémen, imbroglio politico-juridique, désastre humanitaire, impasse militaire », la France s'est mise dans une "situation fort inconfortable" en se rangeant aux côtés de Riyad dans une guerre qui "est une humiliation permanente pour les Saoudiens". 

Le président français avait d'ailleurs fait la promotion de cette conférence "humanitaire"  le 10 avril à l’occasion de la visite en France du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane mais l’affaire s’est progressivement dégonflée et Paris n’accueillera finalement,  qu’une rencontre d’experts sur les thèmes humanitaires, alors qu'il participe directement dans les massacres des civils yéménites.

Selon le politologue François Frison-Roche, "même si la France  assume sa relation stratégique » avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, engagés dans cette guerre, l’Elysée et le Quai d’Orsay ont préféré adopter un profil bas et s’épargner des polémiques". N'empêche que le conflit, entré dans sa quatrième année, a fait déjà plus de 13 000 morts, de nombreuses ONG contestent le soutien militaire que la France accorde à ses alliés, sous la forme de livraisons d’armes, de renseignement et de « conseillers militaires ». Surtout qu'à Hudaydah pris pour cible depuis près de deux semaines d'une offensive arabo-atlantiste, les signes de enlisement de la coalition d'agression se multiplient. La France acceptera-t-elle les risques d'enlisement rien que pour plaire aux Américains et rendre service aux monarchies du golfe Persique? 

Riyad/Adou Dhabi s'acharnent sur les civils  

Paris attend à accueillir une pseudo -conférence humanitaire alors qu'Al-Massirah fait état ce mardi de la mort des 20 passagers, tous réfugiés, à bord d'un bus qui traversait la route reliant la localité d'Al Jarahi à Zubaid. Le bilan des tués et des blessés dont la plupart sont femmes et enfants, est très lourd. Les bombardements de la coalition saoudienne dans les quartiers résidentiels de la ville d’Amran au le nord du Yémen, ont fait aussi 24 morts et blessés. 

Jusqu'où compte pousruivre son mascarade la diplomatie française 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV