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Les frappes russes à Deraa s’ajoutent au refus américain de soutenir l’ASL

Les soldats israéliens retranchés au Golan occupé. (Photo d’archives)

L’échec des pourparlers russo-israéliens à Deraa est consommé. Les forces aériennes russes ont lancé dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juin de violentes frappes contre les positions d’al-Nosra à Deraa, dans le sud-ouest de la Syrie. DEBKAfile, site proche du renseignement de l’armée israélienne, accuse Moscou de ne pas avoir tenu les promesses qu’il avait faites à Israël. 

Les bombardiers russes ont décollé de la base aérienne de Hmeimim à Lattaquié pour effectuer de 25 à 30 sorties sur la petite ville de Busr al-Harir, limitrophe de la Jordanie, l’une des places fortes des « rebelles » soutenus par Israël. Dans leurs discussions avec Israël, ajoute DEBKA, les Russes avaient toutefois affirmé qu’ils n’apporteraient pas un soutien aérien à Assad au cas où l’armée de ce dernier lancerait son offensive contre Deraa et Quneitra, qui se trouvent tout près du Golan occupé.

Les Israéliens se sentent d’autant plus abasourdis que la Russie de Poutine vient d’ignorer « les mises en garde » lancées par le département d’État à la fois contre Assad et contre ses alliés russes. L’Amérique avait promis des « mesures sévères » si les terroristes du Sud, soutenus par Israël, venaient à faire l’objet d’attaques syro-russes.

Mais ce dimanche, les Israéliens n’en étaient pas à leur première surprise : alors que la Brigade du Tigre (forces spéciales syriennes) mène depuis le vendredi 22 juin une offensive d’envergure contre la banlieue est de Deraa, provoquant une grave saignée dans les rangs des miliciens, l’ambassade US à Amman leur demande ne pas compter sur le soutien US. Elle leur dit : « Faites ce que bon vous semble, mais ne comptez surtout pas sur l’Amérique. » 

Les sources israéliennes multiplient les spéculations : « Si l’administration Trump a effectivement renoncé à soutenir les chefs de guerre rebelles sur le front sud contre une offensive de l’armée syrienne, cela pourrait être interprété comme un désaveu de Trump à l’adresse d’Israël. Washington a retiré son blanc-seing à une confrontation Damas/Israël-Jordanie, sans doute en prévision du prochain sommet Trump-Poutine. » Mais ce n’est peut-être pas tout : le vendredi 22 juin, de violents affrontements ont opposé pour la première fois à Homs les soldats syriens et leurs alliés aux forces d’occupation US.

Le raid meurtrier de drones américains et/ou israéliens contre une base des Hachd al-Chaabi à Abou Kamal semble avoir précipité les choses. Aux dernières nouvelles, les forces alliées continuent à consolider leurs positions sur les frontières irako-syriennes, quitte à encercler la base américaine d’al-Tanf. En Irak, le Hezbollah irakien n’écarte pas non plus le recours à la force contre les soldats US, maintenant que les Américains ont choisi la voie de la confrontation. 

Une chose est sûre : dans le sud de la Syrie, Israël sera seul à repousser l’avancée de l’armée syrienne, qui ne fait après tout que reprendre le terrain perdu.

DEBKAfile récapitule en ces termes : « Désormais Israël devra choisi : ou il affiche son indifférence à la manière des États-Unis ou il s’ingère quitte à frapper l’armée syrienne à coup de bombes et de missiles pour en empêcher la progression. » Laquelle des deux options conviendrait le mieux à Netanyahu et à son armée ? Aux dernières nouvelles, l’armée israélienne a été amenée à tirer ce dimanche 24 juin un missile Patriot pour intercepter un drone de reconnaissance au-dessus du Golan... et il a raté son coup. 

Vidéo : tir d’un missile Patriot contre un drone au Golan occupé, le 24 juin 2018 :

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SOURCE: FRENCH PRESS TV