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Idlib, le fief de tous les pro-turques

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Convoi militaire turc à Idlib. ©AFP

Depuis sa chute en 2015, Idlib est le fief de multiples groupes terroristes de tendance frériste et qui ont fait de cette région verte et fertile un enfer. Dans la stratégie de reconquête du président turc, Idlib fait partie de la Turquie. Mais ce nid à terroriste risque de s'effondrer et être repris par l'armée nationale avant qu'Erdogan ne réalise son souhait. Pourquoi? 

Située dans le nord-ouest de la Syrie et avec une superficie de 6 100 kilomètres carrés, Idlib a d’ores et déjà tout le potentiel de se transformer en une zone de crise où la guerre et le conflit s’intensifient.

En dépit des pourparlers "d’Astana 6" suite auxquels la ville figure désormais sur la liste des zones de désescalade en Syrie, Idlib continue à être le théâtre d'affrontements les plus féroces opposant des groupuscules terroristes les uns aux autres : les pro-Turcs, les pro-Riyad et les pro-Qatar s’entre-tuent dans ce panier à crabes. Le cocktail réunit en effet les terroristes de tout poile : l’Armée libre d’Idlib, le front al-Nosra et les takfiristes de Falyq al-Cham qui revendiquent unanimement et explicitement l’établissement du califat de Daech et qui ont du mal à se conformer à l'oukase turc.  

Les affrontements quotidiens à Idlib ont provoqué d'ailleurs le déplacement des millions d’habitants et privé plus d’un million d’enfants d'éducation. Surtout que la Turquie se plait à y multiplier ses ingérences : Ankara a déployé ses forces à l'aéroport militaire d'Abou al-Dhour et en créant des zones de tampon dans le rif d’Idlib, constitue une menace supplémentaire et permanentes pour les habitants de la ville.

Frictions Russie/Turquie? 

En effet, en dépit des arrangements turco-russes, il existe une certaine tension dans le climat : l’attaque par drone du 31 décembre 2017 ayant pris pour cible la base aérienne russe de Hmeimim a suscité les soupçons de Moscou : la Turquie a-t-elle été pour quelque chose? Toujours est-il que les bases aériennes russes sont menacées. Mais la Russie continue à espérer. En effet, à Afrin, l'accord d'Astana a permis à la Turquie et à la Russie de trouver une certaine forme d'entente. Si cette entente se réalise effectivement, la sécurisation d'Idlib serait possible. L'ennui est que cette entente est trop relative. Ankara veut tout : les postes d’observation turcs ont été mis en place à Idlib, à Alep, à Hama mais la Turquie, prétextant qu'il s’agît d’une guerre géopolitique ayant des impacts sur sa situation interne et sa sécurité nationale, cherche à multiplier ses bases.

Mais quel sera le sort d'Idlib? 

Deux scénarios sont imaginables :

Le scénario d'Afrin : la Russie et la Turquie étant les principales parties impliquées à Idlib, il se pourrait qu'elles finissent par pouvoir transformer cette zone de désescalade en une zone de non tension. Erdogan a d'ailleurs promis d'étendre son opération Rameau d'olivier à Idlib

Le scénario de la Ghouta orientale : 

Ankara a formé deux centres de surveillance de la trêve à Idlib? Sept autres centres dans le rif ouest d'Alpe et un autre, dans le nord de Hama mais l'Iran, en qualité de troisième garant des accords d'Astana, est méfiant. L'axe de la Résistance soupçonne la partie turque de vouloir faire sienne Idlib. Si ses pressentiments s’avéreraient vrais, alors Idlib ne reviendra à l'Etat syrien qu'à la faveur d'une bataille identique à celle qui a abouti à la libération de la Ghouta orientale. 

 

  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV