« L’accord du siècle » concocté par le président américain Donald Trump suscite l’inquiétude et la colère de l’Autorité autonome palestinienne et de la Jordanie.
Alors que le journal palestinien Al-Quds a récemment évoqué que des pressions étaient exercées sur l’Autorité autonome palestinienne et la Jordanie afin de leur faire accepter le plan de paix surnommé « l’accord du siècle », le site internet al-Resalah, proche du mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, le Hamas, a fait allusion aux cinq choses qui préoccupent l’Autorité autonome et la Jordanie au sujet de ce plan du président américain, Donald Trump, soi-disant destiné à régler le conflit israélo-palestinien.
Voici donc les cinq choses à l’origine de l’inquiétude de l’Autorité autonome palestinienne et de la Jordanie :
1. La Jordanie a peur d’être marginalisée dans le dossier de « l’accord du siècle », d’autant plus qu’Amman a été l’un des hôtes des conférences censées trouver une issue à la crise entre Palestiniens et Israéliens. Mais l’actuel gouvernement américain a ignoré la Jordanie, alors que d’autres pays arabes de la région se sont dits disposés à accepter le plan de Trump. La Jordanie souhaite être impliquée dans toute proposition de solution au problème palestinien et la situation actuelle n’est pas pour apaiser les préoccupations d’Amman à cet égard.
2. Des changements notables secouent la région du Moyen-Orient et il semble que plus d’un dossier est en passe d’être finalisé, dont l’affaire palestinienne. La Jordanie craint à être mise à l’écart de « l’accord du siècle » et d’en sortir les mains vides.
3. La Jordanie accorde une importance toute particulière à l’affaire palestinienne, notamment en ce qui concerne son rôle de gardien de l’esplanade des Mosquées. Il ne saurait être question de fermer les yeux sur le rôle politique de ce pays, notamment en ce qui concerne Qods. C’est le plan de Trump a suscité la colère d’Amman.
4. La Jordanie dit que « l’accord du siècle » ne reconnaît pas les droits des réfugiés palestiniens. Or, cette question est cruciale pour Amman. Actuellement, les réfugiés palestiniens constituent 60 % de la population de ce pays.
5. Quant à la création d’un État palestinien à Gaza, la Jordanie et l’Autorité autonome palestinienne se sont dites préoccupées par les décisions qui seront prises à cet égard. C’est la raison pour laquelle elles n’ont pas participé à la réunion qui a été organisée la semaine dernière aux États-Unis en présence des pays du bassin du golfe Persique, à l’instar des Émirats arabes unis, du Qatar, de Bahreïn et du sultanat d’Oman. Il est à préciser que la crise humanitaire sévissant dans la bande de Gaza était à l’ordre du jour de cet événement.
Le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods et la reconnaissance de cette ville sainte comme capitale d’Israël font partie des clauses de « l’accord du siècle ». Il est donc prévu que le gouvernement américain propose qu’une ville dans les alentours de Qods serve de capitale au futur État palestinien.
Dans ce plan, qui devrait être présenté dans quelques mois, Donald Trump a accepté que les colonies de peuplement soient annexées à Israël. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s’était dit favorable à l’annexion de 15 % de la Cisjordanie par Israël alors que Trump n’avait donné son feu vert que pour 10 %.
Le gouvernement américain devrait présenter un « concept de sécurité commune » dans lequel les Israéliens et les Palestiniens seraient des « partenaires pour la paix ». Mais en réalité, l’accord serait extrêmement défavorable aux Palestiniens. L’État palestinien « indépendant » serait totalement dépourvu d’armée et aurait l’interdiction formelle de se procurer des armes, tandis que des forces internationales de maintien de l’ordre et des soldats israéliens seraient installés le long du Jourdain et dans les montagnes du centre du pays pour en assurer la sécurité d’Israël.