Le Kurdistan irakien entend confier à Bagdad le contrôle des aéroports d’Erbil et de Souleymanieh.
Dans une interview exclusive, accordée le 21 février au quotidien As-Sabah al-Jadeed, le porte-parole du gouvernement irakien Saad al-Hadithi a déclaré qu’Erbil avait accepté de confier à Bagdad le contrôle des aéroports d’Erbil et de Souleymanieh. Il a également fait part d’une percée remarquable dans les négociations entre le Kurdistan et l’Irak.
« Les comités techniques, chargés de s’occuper des divergences entre le Kurdistan et l’Irak, ont franchi un pas de géant en fermant le dossier des aéroports d’Erbil et de Souleymanieh. Le Kurdistan a finalement accepté le retour des fonctionnaires de l’État fédéral à ces deux aéroports pour superviser les affaires en cours », a déclaré le porte-parole du gouvernement irakien.
Bagdad a interdit, il y a quelques mois, tous les vols internationaux à destination et en provenance du Kurdistan, sur fond de litige avec le Kurdistan.
« Les négociations avec les autorités du Kurdistan ont fait des progrès considérables et débouché sur des résultats concrets, comblant le fossé qui avait séparé Erbil et Bagdad lors du référendum d’indépendance. La rencontre entre le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi et son homologue kurde Netchirvan Barzani à Munich était dans la continuité de leurs rencontres à Bagdad et à Davos. Ils ont souligné que les comités techniques devraient être en charge des affaires afin de mettre en place des mécanismes exécutifs censés revivifier les accords politiques, signés entre les deux parties, à propos des aéroports et des points de passage frontaliers », a expliqué Saad al-Hadithi.
« Le gouvernement central possède des prérogatives sur la souveraineté de l'Irak que personne ne peut négliger car ces prérogatives lui ont été accordé dans le cadre de la Constitution. La sécurité des points de passage frontaliers, l’émission de visas et de passeports ainsi que les affaires douanières font partie de ces prérogatives. C’est bien noté dans la Constitution irakienne », a ajouté le porte-parole.
Les tensions entre le gouvernement central irakien et la région du Kurdistan ont été ravivées après la décision unilatérale de l'ex-président du Kurdistan irakien Massoud Barzani d’organiser un référendum sur l’indépendance de la région autonome.
Non seulement le référendum n’a donné aucun fruit, mais en plus, Bagdad a repris tous les points de passage et renforcé son contrôle sur les zones disputées comme la région pétrolifère de Kirkouk.