TV

Syrie: Afrin résiste à la Turquie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des chars de l'armée turque se rassemblent près de Hassa, dans la province turque de Hatay, pour aller en Syrie. ©AFP

Certains observateurs politiques croient que la bataille d'Afrin n'est qu'un piège pour le clan Erdogan qui est allé jusqu'à prendre le risque d'être discrédité à l'intérieur et à l'extérieur du pays.  

Heïdar Abdollahi, spécialiste iranien des questions du Moyen-Orient, explique dans une analyse intitulée "Afrin, un autre Stalingrad", qu'au 27e jour de son offensive militaire dans le nord de la Syrie contre le peuple d’Afrin, la Turquie poursuit ses opérations militaires malgré les critiques internationales.

"L’armée turque et ses forces stipendiées, ayant sous contrôle plusieurs villages de population kurde, a en pratique subi une défaite cuisante. En fait, l’opération à Afrin est considérée comme un vrai échec pour la deuxième puissance de l’OTAN qui prétendait auparavant s’emparer pendant trois heures de l’enclave kurde", écrit l’analyste iranien. 

Selon ce journaliste, les forces des Unités de protection du peuple kurde (YPG) et les habitants d’Afrin ont tenu tête à l'armée turque et ont aussi fait preuve de leur ferme volonté.

À en croire le journaliste, la résistance des forces kurdes et des civils d’Afrin ravit le souvenir de la bataille de Stalingrad, faisant au passage de Kobané un "Vietnam bis".

"En passant à la loupe l'opération "Rameau d’Olivier", on s'aperçoit que la présence des bataillons turcs au nord de la Syrie ne s'inscrit nullement dans le cadre des lois internationales. Il s’agit d’abord d’une violation flagrante de la souveraineté territoriale du pays. Puis, cette opération est une guerre inéquitable, opposant la deuxième puissance de l’Otan à la minorité kurde du nord de la Syrie. Ensuite, la Turquie a pénétré dans le pays voisin sous prétexte d'en chasser les terroristes de Daech, tandis qu’un bon nombre de daechistes, après leur défaite à Raqqa et Deïr ez-Zor, se sont aujourd'hui unis à l’armée turque sous le couvert de l’Armée syrienne libre (ASL) pour lutter contre les Kurdes syriens. Sans oublier bien sûr que les forces turques ont lancé une frappe d’envergure dans les seules zones sécurisées et loin des tensions de la Syrie", lit-on dans l'article.

"Même si toutes les informations autour des progrès de l'armée turque à Afrin sont justes, Erdogan et son parti politique (AKP) sont toujours considérés comme des grands perdants de la bataille, puisque les affrontements de forte intensité ne cessent de se poursuivre dans la zone kurde. D’autant plus que la guerre d’usure en Syrie a déjà causé des dépenses colossales à l’armée turque, en la discréditant aussi bien au niveau national qu’international. Encore plus précisément, la récente guerre d’Ankara contre les forces Kurdes soutenues par la coalition US a plus que jamais détérioré les relations entre les États-Unis et la Turquie. Elle a suscité l'inquiétude des opposants d’Erdogan et des activistes pacifistes qui en ont ras-le-bol de l'avidité sans fin de leur président", poursuit-il.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV