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L'armée syrienne avance à Idlib, malgré la Turquie

Des soldats syriens progressant en direction de l'aéroport d'Abou Douhour au nord-ouest de la Syrie,18 janvier 2018. ©AFP

Alors que l'intervention armée de la Turquie contre la ville syrienne d'Afrin, dans la province d'Alep occupe la une de tous les médias, une autre information autrement importante semble passer inaperçue : de fulgurantes avancées des forces spéciales de l'armée syrienne et la Résistance à Idlib où la Turquie détenait jusqu'ici le gros de ses milices. L'armée syrienne et la Résistance sont déterminées à en finir avec al-Qaïda alias al-Nosra dans la région stratégique d'Idlib, ce qui est sur le point de se produire après la reprise de l'aéroport militaire d'Abu al-Duhur à Idlib il y a deux jours. 

Le commandement général de l’armée syrienne a publié un communiqué officiel qui indique la libération complète de l’aéroport militaire d’Abou al-Duhur à Idlib, mais aussi de 300 villages et districts dans les banlieues de Hama, d’Idlib et d’Alep ainsi que le démantèlement des dépôts de munitions des groupes terroristes dans ces régions. « La libération de l’aéroport d’Abu al-Duhur et de 300 villages et districts à Idlib, à Hama et à Alep a porté un coup dur aux terroristes du Front al-Nosra et leurs alliés », indique le communiqué du commandement général de l’armée syrienne.

Le communiqué indique aussi que la libération de l’aéroport stratégique d’Abu al-Duhur n’a été concrétisée qu’après la reprise de ces villages et districts, l’isolement des éléments terroristes de Daech à Khanazir, Abu al-Duhur, al-Hamraa et al-Saan et la sécurisation de la deuxième route principale de Hama-Alep. Or ces victoires se sont produites sur fond de l'offensive turque contre le nord de la Syrie. Y a-t-il un rapport entre les deux dossiers? 

Afrin-Idlib, quels rapports? 

Il est vrai que la création d'une" armée kurde" telle que l'a annoncé la semaine dernière la stratégie sécuritaire US présente une menace "existentielle" pour la Turquie. Mais cette menace est-elle récente? Bien sûr que non. Les Kurdes vivent depuis des siècles dans le nord de la Syrie, sur les frontières turques. Si Ankara a décidé d'attaquer Afrin, ce n'est peut-être pas tant pour désamorcer la menace existentielle que représenteraient les Kurdes (bien que celle-ci soit réelle) que contre l'armée syrienne qui elle, est sur le point de mettre la main sur une partie du territoire national (Idlib) qui lui échappait. 

Sans Idlib, c'en sera finit de l'influence turque. Mais plus que les Turcs, les Américains jouent un jeu trouble dans le nord syrien : avoir instrumentalisé des Kurdes de la sorte puis les lâcher en court de route, c'est la forme la plus éhontée de la trahison. Les Kurdes de Syrie qui ont refusé l'offre de Damas et de Moscou de placer Afrin sous l'autorité de l'État syrien en échange de la protection de l'armée syrienne et de ses alliés, se sont lourdement trompés. À présent, ils disent vouloir aller chercher soutien et protection auprès de Riyad! Nouvelle erreur!

Au lieu d'agir de manière impulsive, les Kurdes de Syrie se devraient de revoir peut-être leurs alliances. Et il serait opportun s'ils demandent conseils auprès des Kurdes d'Irak. Le Premier ministre du Kurdistan d'Irak se trouve en ce moment à Téhéran. Lors d'une rencontre avec le président iranien, Barzani a rendu hommage à l'Iran , " vrai ami des Kurdes". Il n'a peut-être pas si tort. Après tout, l'affaire du référendum kurde sur l'indépendance (25 septembre 2017) a été un projet made in USA/France/Israël. L'ex-président Massoud Barzani est tombé dans le piège et il en a payé le prix fort... Que les Kurdes de Syrie en tirent leçon et ne surfent pas plus que cela sur des sables mouvants.

 

Vidéo: l'aéroport d'Abu al-Duhur filmé par les forces syriennes qui viennent d'en reprendre le contrôle 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV