"C'est le Hezbollah qui a fait reculer les terroristes des frontières du Liban et c'est bien ce mouvement qui a aidé les Syriens à neutraliser les menaces et les dangers provenant des terroristes", a souligné le président libanais Michel Aoun.
Dans une interview exclusive accordée à la chaîne de télévision russe Russia Today, Michel Aoun a salué le rôle du Hezbollah dans la protection et la sécurisation des frontières du Liban. Il a souligné que seuls l'Iran, la Russie et la Turquie avaient aidé le Liban à surmonter la crise migratoire.
"Plus d'un million de réfugiés syriens vivent au Liban et nous essayons de baliser le terrain à leur retour en Syrie. Quant au dossier des réfugiés syriens, la communauté internationale n'a pas encore montré des signes de coopération. Seuls l'Iran, la Turquie et la Russie nous ont aidés."
Michel Aoun s'est ensuite attardé sur l'implication du Hezbollah dans la guerre antiterroriste en Syrie.
"Les Libanais ne se laissent pas entraîner dans les rivalités qui existent entre les pays de la région. Mais l'implication du Hezbollah dans la guerre antiterroriste en Syrie fait exception car la Syrie est notre voisin et nos frontières communes étaient menacées par les terroristes. Il fallait que nous agissions manu militari pour défendre nos frontières. C'est la raison pour laquelle l'armée régulière libanaise et le Hezbollah se sont impliqués dans le conflit syrien. Le Hezbollah continue de faire reculer les terroristes de nos frontières et il a repris le contrôle du Qalamoun."
Interrogé sur le rôle de la France dans le règlement des problèmes du Liban, Michel Aoun a déclaré que le Liban et la France coopéraient depuis longtemps et qu'ils en tiraient des bénéficies économiques.
A la question de savoir si Israël est en mesure d'attaquer le Liban, le président Aoun a répondu que non. "Après la guerre de 2006, Israël ne pourra plus nous attaquer car il est incapable de s'infiltrer dans le front libanais", a-t-il expliqué.
Concernant l'ingérence de l'Arabie saoudite dans les récentes évolutions au Liban, Michel Aoun a dit qu'il n'en était pas inquiet grâce à l'unité nationale du Liban. "Notre unité nationale déjoue les dangers des ingérences", a-t-il martelé.
Interrogé pour savoir si l'arsenal dont dispose le Hezbollah est préoccupant, il a répondu que l'inquiétude éprouvée par certains groupes libanais vis-à-vis de l'arsenal du Hezbollah était de nature politique plutôt que sécuritaire car tout le monde savait bel et bien que le Hezbollah n'utiliserait jamais son arsenal à l'intérieur du Liban.
Quant à la crise émanant de la démission surprise du Premier ministre libanais, il a réaffirmé que la crise avait été apaisée.
"Je suis sûr et certain que la crise a été réglée car les Libanais restent unanimes à ce propos. Je ne pense pas que ceux qui sont à l'origine de cette crise tenteront d'en générer une autre."
Le président libanais a ensuite fait allusion à trois marasmes qui menacent le Liban: la crise économique mondiale, la fermeture des frontières terrestres avec la Syrie et Israël et l'afflux de réfugiés syriens.
Michel Aoun a finalement souligné que la paix était à l'origine de l'épanouissement et de la sécurité et que la guerre n'était qu'une grande perte.