Le Conseil provincial de Kirkouk se prononcera, mardi 4 avril, sur un référendum en vue de l’adhésion de cette province au Kurdistan irakien, a annoncé un député irakien.
Sur fond de l’escalade de tensions entre Erbil et Bagdad, Jassem Mohammad Jaafar l’élu turkmène de la province de Kirkouk a dit devant les journalistes qu’il y avait des informations sur la décision du Conseil provincial de Kirkouk d’organiser, demain mardi, un référendum sur l’adhésion au Kurdistan.
Al-Sumaria News a écrit que le Parlement irakien tentait de calmer la situation, mais qu’il n’avait pas reçu d’informations selon lesquelles les responsables de Kirkouk auraient l’intention d’organiser un référendum.
Ce parlementaire irakien a ajouté que ladite décision ne ferait que radicaliser la situation et provoquer de nouveaux problèmes entre divers groupes politiques.
« Nous, Arabes et Turkmènes, nous rejetons fermement aussi bien le brandissement du drapeau du Kurdistan que la tenue du référendum. Nous voulons que rien ne soit imposé à Kirkouk, car cela provoquerait la division de cette province en trois parties kurde, arabe et turkmène et la déstabilisera », a-t-il dit.
Il a également appelé les chefs du gouvernement et du Parlement irakiens ainsi que les acteurs étrangers dont l’ONU, les États-Unis, la Turquie, l’Iran et l’Arabie saoudite à empêcher le démembrement de Kirkouk.
Le Parti démocratique du Kurdistan et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) se sont déclarés déterminés, dimanche 2 avril, à organiser un référendum sur l’indépendance. Ils ont aussi condamné le rejet par le Parlement de hisser le drapeau du Kurdistan irakien à Kirkouk.
Mardi dernier, le Conseil provincial de Kirkouk dont la majorité est Kurde a voté pour le brandissement du drapeau du Kurdistan à côté de celui de l’Irak sur les toits des bâtiments publics, mais le Parlement a rejeté cette décision samedi.
Selon l’article 140 de la Constitution irakienne, le gouvernement central et le gouvernement de la région du Kurdistan doivent décider par référendum sur le sort des provinces dont les habitants sont les Kurdes, les Arabes et d’autres ethnies. Il s’agit des provinces de Ninive, de Kirkouk, de Diyala et de Salaheddin dont Kirkouk à majorité kurde est devenue pomme de discorde.
Les autorités du Kurdistan et de Bagdad commentent à leur propre façon les clauses de l’article 140 de la Constitution.