Pour les musulmans de Clichy, la récente fermeture d'une mosquée par la mairie sanctionne bien plus que la prière.
Le dimanche 2 mars à midi, entre 600 et 800 personnes, selon la préfecture, s'étaient réunies devant la mairie de Clichy pour un « rassemblement citoyen ». Ils ont dénoncé la fermeture, il y a une dizaine de jours, de la salle de prière de la rue d’Estienne d’Orves.
Sur une estrade, devant le parvis de la mairie, fermé à la population et encadré par un important dispositif policier, fidèles et élus locaux se relaient au micro pour demander « un lieu de culte digne ». « On s’est rassemblés pour faire valoir nos droits », lâche Hamid Kazed, le président de l’Union des associations des musulmans de Clichy.
« On se sent exclus, il n’y a aucun dialogue avec la mairie », regrette un des participants à la manifestation. Anne, Clichoise depuis 20 ans, est une « simple citoyenne » mais a souhaité apporter « son soutien » aux manifestants. « C’est indigne ce qu’il se passe. On est en train de diviser les habitants dans une ville où la cohésion fonctionne bien », souffle-t-elle.
Les associations et la mairie sont toutefois en discussion pour tenter de trouver une sortie de crise. La ville a proposé d’installer un chapiteau, rue du Général Roguet, pour une durée de six mois, mais l’Union des associations de musulmans de Clichy réclame une solution qui ne serait pas que provisoire.
Mercredi 22 mars, la police avait évacué leur salle de prière rue d'Estienne d'Orves, au terme d'un long bras de fer entre la mairie LR qui veut en faire une médiathèque et l'Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC) qui la gérait et refusait de quitter les lieux malgré une injonction de justice.
Sources: Le Parisien et AFP