La visite surprise au Caire du plus haut responsable des services de sécurité syriens, le général Ali Mamlouk, et sa rencontre avec Khaled Faouzi, directeur adjoint des services de renseignement égyptiens, sont un point décisif de la coopération stratégique entre la Syrie et l’Égypte, rapporte l’agence Tasnim.
De ce fait, Le Caire met fin à une relation secrète et imprécise qui a duré des années, en raison de la monopolisation régionale et des pressions exercées par l’Arabie saoudite au sujet du dossier syrien, peut-on lire sur le site d’Al-Mayadeen.
Ce tournant dans les relations syro-égyptiennes est le fruit de cinq années de réflexion profonde de Damas avec un des principaux pôles du monde arabe. C’est pourquoi Damas a préféré sauvegarder les canaux de conversation, secrets ou non, avec Le Caire, même lorsque les pays arabes du golfe Persique tentaient d’imposer leur diktat à la Syrie via la Ligue arabe, l’enfonçant ainsi dans un isolement encore plus grand.
Conseiller en sécurité, le général Ali Mamlouk avait une mainmise sur des dossiers importants afin de réanimer les relations de son pays avec les grands pays de la région. A la tête d’une délégation composée de responsables de la sécurité, il avait voyagé au Caire il y a un an. Le général Mamlouk est aussi une personnalité politique et tous les sujets abordés lors de ses rencontres ne touchaient pas que la coopération dans le domaine sécuritaire et la lutte antiterrorisme, mais concernaient aussi les modalités d’une coordination politique avec la plus grande capitale du monde arabe. Or, Le Caire et Damas se sont rapprochés malgré tous les efforts destinés à les éloigner l’un de l’autre.
Par ailleurs, le rôle du Caire dans le règlement des questions régionales s’estompant, il a choisi de camper sur les positions de la Syrie qui croit que seule une solution politique peut remédier au conflit actuel. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi l’a répété à maintes reprises: la survie du gouvernement d’Assad garantit la sécurité nationale de l’Égypte.
La visite du conseiller en sécurité syrien n’est pas la première en son genre à l'étranger depuis le début de la guerre en Syrie.
Les deux parties entretiennent de nombreux points de vue communs en matière de sécurité régionale. A cela s’ajoute le rapprochement de l’Égypte avec la Russie. Et pour cause : Moscou avait demandé la présence du Caire à la réunion sur la Syrie à Lausanne. Et l’Égypte a voté pour le projet de résolution de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU.