Le site Debka File, proche des milieux de renseignement saoudien écrit : « Les discussions du 9 août entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont suscité de vives inquiétudes chez les politiciens et responsables militaires israéliens. »
Selon le média iranien, Vakil Mellat, la rencontre Poutine-Erdogan s’est faite dans le cadre de la réunion du G 20 en mettant par ailleurs fin à 9 mois de « guerre froide » causée par l’incident de l’avion russe abattu par la Turquie, le 24 novembre 2015.
Ces relations conflictuelles ont donc pris fin le 17 juillet 2016, c'est à dire, deux jours après le Coup d’Etat manqué.
Les dirigeants turcs ont alors saisi l’occasion pour renforcer leurs relations diplomatiques et régler leurs comptes avec leurs opposants.
Cela a été aussi une occasion en or pour se réconcilier avec Moscou et développer des ententes stratégiques avec cette puissance régionale.
Or, en Israël, des inquiétudes semblent exister sur le fait qu’Erdogan désormais « ami » d’Ankara devienne aussi « l’allié » de Téhéran.
Il est vrai qu’Erdogan a programmé sa rencontre avec le président Rohani pour quelques jours après son voyage à Moscou.
Les agissements récents du président turc ressembleraient ainsi en quelque sorte à un projet de constitution d’une « entente nouvelle » dans le Moyen-Orient, comprenant Moscou, Téhéran, Ankara, Bagdad, Damas et de manière indirecte, le Hezbollah libanais !
Cette perspective des nouvelles actions turques chamboule les politiques israéliennes en Turquie et en Syrie.
La récente réconciliation Israël-Turquie avait justement été conditionnée par les relations de proximité entretenues entre ces deux pays et la coalition sunnite anti-iranienne, l’Arabie-saoudite, l’Egypte, les Emirats et la Jordanie.
La rencontre Poutine-Erdogan de mardi menacerait donc tous les projets de l’Amérique, d’Israël et des pays arabes et il semble qu’Ankara ait préféré l’aile russo-chiite présidé par Téhéran à une union d’avec des groupes sunnites anti-iraniens.
Selon le média Vakil Mellat, le développement des relations récentes en matière militaire et de renseignements entre Israël et la Turquie n’aura donc plus de sens et cela pour deux raisons précises :
1. Israël s’abstiendra désormais à mettre à disposition de la Turquie, ses technologies militaires parce qu’il craindra que ces dernières « tombent dans les mains de l’Iran ». Il est utile de rappeler là que lors de leurs discussions de réconciliation d’avec Ankara, Israël avait insisté pour que ses pré-requis soient acceptés. A tel point qu’Ankara était alors prêt à rompre ses relations avec Téhéran.
2. Afin de garder l’Iran et le Hezbollah éloignés des frontières israéliennes. Au début des attaques russes lancées en Syrie fin septembre, Tel-Aviv avait même posé quelques pré-requis à Moscou ; pré-requis qui n’ont évidemment jamais été révélés au public.
Quoiqu’il en soit, Tel Aviv semble se trouver aujourd’hui devant le fait accompli et les agissements de Netanyahu pour normaliser les relations avec Ankara et conclure des accords « bidons » avec Moscou n’y changeraient rien.