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Morales connaîtra-t-il le même sort que Rousseff ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Président bolivien, Eva Morales.

Evo Morales Ayma est le premier président autochtone de la Bolivie. Cinq mois après son entrée en fonctions en 2006, il a rempli l’une de ses promesses électorales les plus importantes en nationalisant le pétrole et le gaz naturel. Sous son gouvernement une nouvelle constitution a été élaborée, qui a interdit aux trusts étrangers l’accès aux ressources naturelles boliviennes.

En 2008, quand l’ambassadeur américain Philip Goldberg a accusé le président bolivien d’avoir attisé et soutenu des émeutes violentes, la Bolivie l’a déclaré persona non grata et l’a expulsé du pays. Mais bien que les Etats-Unis tentent depuis des années de déstabiliser son gouvernement, Morales a le vent en poupe. Il a réussi à réduire le taux de chômage de 9 à 3 % et le nombre de pauvres a baissé, au cours de ses dix ans de mandat, de 38 à 18%. Ces effets positifs se font sentir apparemment parce qu’il a interdit aux trusts étrangers l’accès aux ressources naturelles boliviennes.

Deux femmes empruntent le téléphérique de La Paz  à 4 100 mètres d’altitude. ©Reuters

 

En effet, l’une des premières décisions d’Evo Morales, à peine arrivé au pouvoir, avait consisté à réviser les contrats avec les compagnies gazières, pour augmenter fortement les revenus de l’État. Une décision très contestée à l’époque, plus aujourd’hui. Cette initiative, à l’heure de la flambée des cours des matières premières, a porté ses fruits. Les chiffres sont éloquents : alors qu’en 2005, l’État avait investi pour 629 millions de dollars (578 millions d’euros), les comptes nationaux affichaient l’an passé un montant global de 4 milliards (3,6 milliards d’euros)…

Plus forte croissance d’Amérique latine

Pour cette année 2016, le budget prévoit 6,2 milliards de dollars (5,7 milliards d’euros) d’investissements publics, soit dix fois plus qu’il y a dix ans. « Avant, l’argent du gaz allait dans les poches privées, et quittait le pays », se félicite Francisco Xavier Iturralde, un banquier de La Paz.

Le résultat : le pays haut perché n’a jamais vécu pareille période de calme politique et de dynamisme économique que depuis 2005. Après 6,8 % de croissance en 2013, 2014 s’est achevée sur un solide 5,4 %, faisant de la Bolivie le meilleur élève d’Amérique du Sud. Comme l'avait prédit le FMI, le pays a conservé sa couronne régionale , avec 4,3 % en 2015. 

Un développement dont profitent les plus démunis. Evo Morales, né il y a 55 ans dans une famille pauvre de l’Altiplano, n’a pas oublié le peuple dont il est issu. Dans son Panorama social de l’Amérique latine 2014, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal) de l’ONU souligne à plusieurs reprises les succès de la Bolivie en lutte contre la pauvreté et contre les inégalités. Entre 2005 et 2012, le taux de pauvreté est ainsi passé de 64 % à 36 %, et celui des indigents de 35 % à 19 %.

Avec La Croix

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SOURCE: FRENCH PRESS TV